Distillerie

S. m. (Histoire naturelle et Distillerie) espèce de citronnier. Voyez CITRONNIER. On donne le même nom aux fruits de cet arbre. On fait de ces fruits une confiture liquide et une confiture seche ; ils sont entiers dans la liquide, et par quartiers dans la seche. On en tire une liqueur très-estimée : pour cet effet, on les cueille avant leur entière maturité ; on en enlève des zestes ; on presse ces zestes, et l'on en reçoit l'écoulement sur un morceau de verre, d'où il descend dans un vaisseau. On a de l'eau-de-vie camfrée ; on la coupe avec le jus des zestes de cedra, et on distille le tout. L'eau de cedra entre, à ce qu'on dit, dans la composition de celle des barbades.
S. m. (Distillerie) le taffia, que les Anglais appellent rhum, et les François guildive, est un esprit ardent ou eau-de-vie tirée par le moyen de la distillation des débris du sucre, des écumes et des gros syrops, après avoir laissé fermenter ces substances dans une suffisante quantité d'eau.

Voici de quelle façon on opere. On commence par mettre dans de grandes auges de bois construites d'une seule pièce, deux parties d'eau claire, sur lesquelles on verse environ une partie de gros syrop, d'écumes et de débris de sucre fondus ; on couvre les auges avec des planches, et on donne le temps à la fermentation de produire son effet. Au bout de deux ou trois jours, selon la température de l'atmosphère, il s'excite dans les auges un mouvement intestin, qui chasse les impuretés grossières, et les fait monter à la surface de la grappe, c'est-à-dire de la liqueur, laquelle acquiert une couleur jaune et une odeur aigre extrêmement forte, signe évident que la fermentation a passé de son état spiritueux à celui d'acidité. C'est à quoi les Distillateurs de taffia ne font nulle attention, se conduisant d'après une ancienne routine : on croit devoir les avertir de veiller soigneusement à saisir l'instant juste entre ces deux degrés de fermentation, ils y trouveront leur avantage par la bonne qualité de la liqueur qu'ils distilleront.

S. m. (Distillerie mécanique) petit instrument d'acier trempé sur l'épaisseur duquel l'on a pratiqué une fente plus ou moins large, selon le filet qu'on veut tirer. Les bords de cette fente trempés vifs et tranchans, sont promenés et appuyés fortement sur un morceau de fer ou de bois, enlèvent la partie de ce fer ou de ce bois sur laquelle ils portent d'un et d'autre côté de la fente, tandis que la partie correspondante à la fente reste intacte et s'éleve. La partie qui s'éleve, s'appelle un filet. C'est un ornement qu'on pratique sur le dos d'une lame de couteau, sur le dos d'un ressort, d'une platine, sur un manche, sur un instrument de musique ; et l'instrument qui sert à cet usage, s'appelle tire-filet. On peut faire des tire-filets doubles ou triples ; alors on y pratiquera autant de fentes ; l'ouvrier tient le tire-filet avec ses deux mains, l'une placée à un bout et l'autre à l'autre. Cet outil ne laisse pas que d'avoir de la force, sans quoi il casserait souvent.
S. f. (Distillerie) petit bâtiment faisant partie des établissements où l'on fabrique le sucre ; c'est proprement un laboratoire servant au travail et à la distillation de l'eau-de-vie tirée des debris du sucre que l'on a mis en fermentation. Voyez TAFFIA.