Manufacture en soie

S. m. (Manufacture de soie) c'est le nom d'un taffetas extrêmement mince, qui se fabrique en Italie, mais surtout à Florence. Voyez pour la fabrication des taffetas, l'article TAFFETAS.
BOURRUE, adj. (Manufact. en soie) se dit de tout fil ou soie inégal, ou chargé de différentes bourres de la même espece, qui s'y sont introduites lors de la fabrique de ce fil ou soie ; cette bourre doit être ôtée soit de la chaîne ou de la trame si l'on veut que l'ouvrage soit beau.

S.f. (Manufacture de soie) étoffe composée d'une chaîne de soixante portées, et d'un poil de dix portées, avec cinq lisses de chaîne et trois lisses de poil : on emploie la brocatelle en tapisserie. Le fond est tramé de fil, et le coup de tire, de soie : c'est la trame qui fait le fond, et c'est la chaîne qui fait la figure.

S. m. (Manufacture en soie) espèce de taffetas très-leger et très-moèlleux, dont les Chinois s'habillent en été. Il y en a d'uni ; il y en a à fleurs. S'il est vrai que les fleurs de ces derniers soient à jour et vuidées comme nos dentelles d'Angleterre, en sorte qu'on ne discerne pas le corps de l'étoffe, ainsi qu'on le lit dans le Dictionnaire du Commerce ; il faut, ou que ces fleurs s'exécutent comme notre marli, si elles se font sur le métier (voyez MARLI, espèce de gaze), ou qu'elles se brodent après coup : c'est ce qu'il serait facîle de reconnaître à l'inspection de l'étoffe. Au reste, cette étoffe étant beaucoup moins serrée que nos taffetas, il est facîle de concevoir comment on peut y pratiquer différents points à l'aiguille, la travailler précisément comme nous travaillons la mousseline, et à l'aide des fils comptés, pris et laissés, y exécuter toutes sortes de desseins ; avec cette seule différence, que si le cha n'est pas assez clair pour qu'on puisse apercevoir un patron au-travers et bâti dessous, il faudra ou tracer le dessein sur l'étoffe même, ou que l'ouvrier sache dessiner. Voilà une sorte d'ouvrage qu'il me semble que nous pourrions faire aussi-bien que les Chinois ; je veux dire une broderie à jour sur un taffetas très-leger, telle qu'elle se fait sur la mousseline et sur d'autres toiles plus fortes. Voyez TAFFETAS, BRODERIE, MOUSSELINE, POINTS, etc.
S. f. (Manufacture en soie) cannelure pratiquée à l'ensuple qui sert au métier de l'étoffe de soie. Voyez ENSUPLE.

v. act. (Manufacture en soie) Chiner une étoffe, c'est donner aux fils de la chaîne des couleurs différentes, et disposer ces couleurs sur ces fils de manière que quand l'étoffe sera travaillée, elles y représentent un dessein donné, avec moins d'exactitude à la vérité que dans les autres étoffes, qui se font soit à la petite tire soit à la grande tire, mais cependant avec assez de perfection pour qu'on l'y distingue très-bien, et que l'étoffe soit assez belle pour être de prix. Voyez TIRE (petite et grande).

S. f. en italien cimossa, (Manufacture en soie) lisière pratiquée par les Génois à certains damas pour meuble, les plus parfaits en ce genre. Cette lisière est faite en gros-de-tours, non en taffetas, et son travail est très-ingénieux. Nous en parlerons à l'article DAMAS. Voyez DAMAS.
S. m. (Manufacture en soie) organcin à trois brins, dont deux sont d'abord moulinés ensemble, puis une seconde fois avec un troisième brin. Voyez les dict. du Comm. de Trév. Dish. et l'article SOIE.
S. m. (Manufacture en soie) sorte de mailles entre lesquelles on prend les fils de la chaîne ou du poil, pour les faire lever et baisser à discrétion. Il y a les mailles à grand colisse, et les mailles à colisse simple. Voyez l'article VELOURS.
S. m. pl. (Gazier) tringles de bois qui servent au mouvement des lisses. Voyez GAZE.