(Potier d'étain) Epiller l'étain, c'est ôter les jets des pièces avec le fer. Quand on a jeté toute sa fonte, on met du feu au fourneau. On ne se sert que de charbon de bois. Le fourneau doit être de brique, d'environ huit à dix pouces de long sur six ou sept de large, ouvert pardevant, avec une grille de fer dessous, pour porter les fers et le charbon qu'on y met. On se sert ordinairement de deux fers à souder, qui sont carrés et pointus par le bout, et dont la queue entre dans un manche de bois percé, qui s'ôte et se remet chaque fois qu'on les prend. On frotte un côté du fer sur de la poix-résine mêlée de grais, égrugés ensemble. On essuie ensuite le fer sur un torchon mouillé qu'on nomme torche-fer ; et puis on ôte les jets des pièces, en les fondant avec le fer, et recevant l'étain qui en tombe dans une écuelle de bois. Voilà ce qu'on appelle épiller. Après quoi on bouche les trous et autres fautes des pièces : cela s'appelle revercher. Voyez REVERCHER. Pendant qu'un fer sert, l'autre chauffe, et on s'en sert alternativement, et ainsi de même lorsqu'on soude la poterie. Mais il faut apprêter auparavant ; après quoi on tourne les pièces qui sont à tourner, on forge la vaisselle, et on acheve la poterie ou menuiserie. Voyez APPRETER, SOUDER, TOURNER, FORGER, ACHEVER.