S. m. (Cuisine) que les François nomment par corruption sourcrout ; c'est un mets usité dans toute l'Allemagne ; c'est du choux aigri qui en fait la base : de-là vient son nom allemand. Sauer signifie aigre, acide, et kraut signifie chou. Lorsqu'on veut faire le sauer-kraut, on commence par couper des choux blancs en tranches extrêmement minces ; les Allemands ont pour cet usage une planche faite comme un rabot, et garnie d'un fer tranchant : en passant le chou sur cette espèce de rabot, il se coupe en tranches minces, qui sont reçues dans un baquet qui est au-dessous du rabot. Lorsqu'on en a amassé une quantité suffisante, on met ce chou ainsi coupé dans des barrils, on en fait des couches que l'on saupoudre avec du sel et quelques grains de genièvre ; et quand le barril est plein on le couvre d'une planche, et l'on met un poids par-dessus, afin que le chou coupé soit pressé fortement. On met le tout dans une cave, et on le laisse fermenter pendant quelques semaines. Lorsqu'on veut en manger, on lave ces choux, et on les fait cuire avec du petit-salé, des saucisses, des perdrix, et telle autre viande que l'on veut. Ce ragoût est fort estimé des Allemands ; il se sert sur la table des plus riches, comme sur celle des plus pauvres. Les étrangers ont de la peine à y prendre du goût ; cependant ce ragoût parait fort utîle pour les gens de mer, dans les voyages de long cours.