Lunetier

S. f. pl. (Lunetier) c'est ainsi qu'on appelait autrefois les lunettes à mettre sur le nez. Il y en a de deux sortes ; les unes dont le verre est convexe ou plan convexe, servent pour les personnes qui ont la vue longue, c'est-à-dire qui ne distinguent bien que les objets éloignés. Voyez PRESBYTE, CONVEXE, LENTILLE, VERRE, etc. les autres dont le verre est concave ou plan concave, servent pour ceux qui ont la vue courte, c'est-à-dire qui ne distinguent bien que les objets fort proches, Voyez MYOPE, etc. Les premières grossissent l'objet, parce qu'elles rendent les rayons plus convergens qu'ils n'étaient avant que de traverser le verre ; les autres le diminuent, parce qu'elles rendent les rayons moins convergens. Voyez CONVERGENT. Dans le premier cas, l'angle visuel est augmenté par la convergence augmentée des rayons ; dans le second il est diminué par la diminution de cette même convergence : mais ces deux espèces de lunettes font voir l'objet plus distinctement qu'à la vue simple. On en trouvera les raisons aux articles déjà cités, PRESBYTE, MYOPE, VISION, etc. (O)
CENTRER un verre, (Lunetier) c’est faire en sorte que la plus grande épaisseur de ce verre se trouve au centre de la figure, quand le verre sera travaillé.

Pour cet effet, on commencera à former le verre suivant la figure qu'on veut lui donner ; diminuant peu-à-peu une partie, suivant qu'on juge qu'elle est plus épaisse qu'une autre. Lorsqu'un côté du verre sera entièrement achevé et poli, on le démastiquera et on l'examinera pour connaître l'endroit le plus épais, si le verre ne l'est pas également par-tout. On connaitra cet endroit, en y traçant d'abord un diamètre, dans lequel une ligne claire ou noire ne paraisse point multipliée ; ce qui se peut toujours trouver. Si dans tous les diamètres, cette ligne ne parait point doublée, on est assuré que le verre est bien centré, et qu'on le peut travailler également de l'autre côté, pour lui donner son entière perfection.