Draperie

v. act. (terme de Draperie) bruir des pièces d'étoffes, c'est les étendre proprement, chacune à part, sur un petit rouleau, et coucher tous les rouleaux ensemble dans une grande chaudière de cuivre rouge et de forme carrée, sur un plancher criblé de trous, et élevé à quelque distance du fond de la chaudière. On fait chauffer de l'eau dans l'intervalle qui sépare le fond du plancher. La vapeur portée contre l'étoffe la pénètre et assouplit tout ce qui y peut avoir de la roideur. Voyez à article DRAPERIE, le moment et le but de cette opération, qui s'appelle bruisage.
S. m. (Draperie) étoffe non croisée qui se fabrique, comme la toîle ou comme l'étamine, sur un métier à deux marches. Il y en a de différentes longueurs et largeurs, et de toutes couleurs. On en distingue de plusieurs sortes, entre lesquels les uns sont tout poil de chèvre ; d'autres ont la trame poil, et la chaîne moitié poil et moitié soie ; de troisiemes qui sont tout laine ; et de quatriemes où la chaîne est fil et la trame est laine. Tous ces camelots prennent différents noms, selon la façon ; il y en a de teints en fil et de teints en pièce. On appelle teints en fil, ceux dont le fil, tant de chaîne que de trame, a été teint avant que d'être employé ; et teint en pièce, ceux qui vont à la teinture au sortir du métier. Il y en a de jaspés, de gaufrés, d'ondés, de rayés, etc. On en fait des habits, des meubles, des ornements d'église, etc. Il s'en fabrique particulièrement en Flandre, en Artais, en Picardie ; on en tire aussi de Bruxelles, de Hollande et d'Angleterre, qui sont estimés. Il en vient du Levant. On en fait de soie, cramoisis, incarnats, violets, etc. mais ce sont des taffetas et des étoffes tabisées, qu'on fait passer pour des camelots.

S. f. (Draperie) petite étoffe faite de poil et de fleuret, à la manière des camelots. Elle est passée de mode : il y en avait de différentes largeurs.
S. m. (Draperie) grosse serge croisée, drapée, et toute de laine, qu'on nomme aussi, quoique inexactement, pinchina. Il est ordonné qu'à Romorentin où l'on en fabrique, ils auront cinquante-six portées de trente-neuf fils chacune, sur des lames ou rots d'une aune et demi-quart, lisières comprises, et trente-deux aunes d'attaches de long, pour revenir de la foule avec une aune de large, et vingt à vingt-deux aunes de long. Voyez les réglem. du Comm. le dict. du Comm. et le Trév.
S. m. (Draperie) étoffe qui se fabrique en plusieurs endroits, à Ausch en Auvergne, à Langogne, en Languedoc, à Romorentin, en Rouergue, dans les vallées d'Aure, à Montauban, Nebousan, pays de Foix, etc. elle varie dans sa longueur, largeur et fabrication, selon les endroits. En Languedoc elle doit avoir, quand elle est étroite, vingt-huit portées de trente-deux fils chacune, passées dans des lames et rots de quatre pans mesure de Montpellier, ou cinq sixiemes d'aulne mesure-de Paris, pour revenir du foulon à la largeur de demi-aulne prise entre les lisières. Quand elle est large, elle a trente-quatre portées de trente-deux fils chacune, passées dans des lames et rots de cinq pans de largeur mesure de Montpellier, ou une aulne un vingt-quatrième mesure de Paris, pour revenir du foulon à demi-aulne demi-quart, de la dernière mesure entre les deux lisières. Les cordelats appelés redins ont trente-quatre portées de trente-deux fils chacune, et sont passées dans des lames et rots de cinq pans de largeur mesure de Montpellier, pour revenir au retour du foulon, à demi-aulne demi-quart, les lisières comprises. Les cordelats qui se fabriquent dans les autres manufactures, sont assujettis aux mêmes règles. Il est permis de les teindre au petit teint. Les cordelats de Montauban, tant blancs que mêlés, doivent avoir, selon les règlements, quarante-quatre portées de quarante fils chacune, passées dans des peignes appelés dix-huit, de quatre pans trois quarts ou cinq sixiemes et demi-aulne de large, pour avoir au sortir du métier quatre pans un quart ou cinq sixiemes d'aulne ; et au retour du foulon, trois pans ou demi-aulne et un douzième de large. Et lorsque les chaînes seront filées plus grosses, on les pourra fabriquer à quarante-une portées et demie de quarante fils chacune, dans les peignes appelés dix-sept, leur conservant toutefois les largeurs ordonnées, tant au sortir du métier qu'au retour du foulon. Les cordelats de Romorentin ont cinquante-six portées de trente deux fils chacune, et trente-deux aulnes d'attache de long, dans des lames et rots d'une aulne et demi-quart y compris les lisières, pour être au sortir du foulon d'une aulne de large, et de vingt-une à vingt-deux aulnes de long. Il est permis au Nebouzan, pays de Foix, etc. de leur donner telle longueur qu'ils voudront ; pourvu qu'ils aient de large deux pans un tiers mesure du pays. Voyez les règlem. des manufact.
v. n. (Draperie) voyez l'art. DRAP ou DRAPERIE.
(Draperie) Voyez à l'article LAINE, Manufactures d'étoffes en laine.
(Draperie) Voyez, à l'article LAINE, Manufactures d'étoffes en laine.
S. m. (Draperie) Voyez à l'article LAINE, Manufactures d'étoffes en laine.
v. act. (Draperie) terme usité dans les manufactures de Normandie : c'est tondre une étoffe de laine en première voie, ou façon, ou coupe ; car on dit l'un ou l'autre indistinctement.