S. f. (Commerce de Parfumeur) boule de savon très-épuré et parfumé de différentes odeurs, qui sert principalement à faire la barbe. Les savonnettes sont de différents prix suivant leurs grosseurs, leurs qualités et leurs parfums.

Elles se font ordinairement avec du savon de Marseille ou de Toulon, de la meilleure sorte, et de la poudre à cheveux très-fine ; la proportion de ces matières est de trois livres de poudre, sur cinq livres de savon. Le savon se hache en morceaux bien menus, et après qu'on l'a fait fondre seul dans un chauderon sur le feu, en y ajoutant un demi-septier d'eau pour empêcher qu'il ne brule ; on y met d'abord les deux tiers de la poudre, prenant soin de bien mêler le tout, et de le remuer souvent pour qu'il ne s'attache point au chauderon.

Après que ce mélange est achevé, et que la matière a été réduite en consistance de pâte, on la renverse sur une planche, où après y avoir mis l'autre tiers de la poudre, on la pêtrit longtemps et exactement de la manière que les Boulangers ont coutume de pêtrir leur pâte. En cet état, on la tourne dans les mains, et l'on donne une forme ronde aux savonnettes, en les aplatissant néanmoins un peu d'un côté pour y mettre la marque du marchand, qui s'imprime ordinairement avec une espèce de poinçon de buis gravé en creux.

Il faut observer que pour bien tourner les savonnettes, il faut avoir près de soi de la poudre à cheveux la plus fine, pour y tremper de temps en temps les mains, crainte que cette pâte qui est très-tenace, ne s'y attache.

Ceux qui y veulent mêler des parfums, répandent quelques gouttes d'essences sur la pâte quand on est près de lui donner sa dernière façon. (D.J.)