S. m. (Belles Lettres) dans le sens propre signifie celui qui crée ou qui produit quelque chose. Ce nom convient éminemment à Dieu, comme cause première de tous les êtres ; aussi l'appele-t-on l'Auteur du monde, l'Auteur de l'univers, l'Auteur de la nature. Voyez CAUSE, DIEU, NATURE.

Ce mot est latin, et dérivé, selon quelques-uns, d'auctus, participe d'augeo, j'accrais. D'autres le tirent du grec , soi-même, parce que l'auteur de quelque chose que ce soit est censé la produire par lui-même.

On emploie souvent le mot d'auteur dans le même sens qu'inventeur. Polydore Virgile a composé huit livres sur les auteurs ou inventeurs des choses. On dit qu'Otto de Guericke est auteur de la machine pneumatique : on regarde Pythagore comme l'auteur du dogme de la métempsycose : mais il est probable qu'il l'avait emprunté des Gymnosophistes, avec lesquels il conversa dans ses voyages. Voyez INVENTEUR, METEMPSYCOSE.

AUTEUR, en termes de Littérature, est une personne qui a composé quelqu'ouvrage. On le dit également des personnes du sexe comme des hommes. Mesdames Dacier et Deshoulières tiennent rang parmi les bons auteurs.

On distingue les auteurs en sacrés et profanes, anciens et modernes, connus et anonymes, Grecs et Latins, Français, Anglais, etc. on les divise encore, relativement aux divers genres qu'ils on traités, en Théologiens, Philosophes, Orateurs, Historiens, Poètes, Grammairiens, Philologues, etc. On accuse les auteurs Latins d'avoir pillé les Grecs, et plusieurs modernes de n'être que l'écho des anciens. Voyez SACRE, PROFANE, ANCIEN, MODERNE, etc.

Un auteur original est celui qui traitant le premier quelque sujet, n'a point eu de modèle, soit dans la matière, soit dans la méthode. Ainsi M. de Fontenelle est un auteur original dans ses Mondes, et ne l'est pas dans ses Dialogues des morts. Pour peu qu'on soit versé dans la Littérature, on rencontre peu d'auteurs originaux : les derniers laissent toujours échapper quelques traits qui décelent ce qu'ils ont emprunté de leurs prédécesseurs. (G)

AUTEUR, en Droit, est celui de qui un propriétaire tient la chose qu'il possède : il est garant de cette chose ; et si celui qui la tient de lui est troublé dans sa possession, il peut appeler son auteur en garantie. Si l'auteur avait commencé à prescrire la chose qu'il a transportée depuis, le nouvel acquéreur qui prescrit aussi du moment qu'il a commencé à posséder, peut joindre, s'il le veut, la prescription de son auteur à la sienne : mais s'il juge que la possession de son auteur étant vicieuse, ne pouvait pas lui acquérir la prescription, il peut y renoncer, et prescrire lui-même de son chef.

AUTEUR, en terme de Pratique, est celui au nom de qui un procureur agit : on l'appelle ainsi, parce que c'est par son autorité que le procureur agit. Tout ce que fait le procureur en vertu de sa procuration, oblige son auteur autant que s'il l'avait fait lui-même ; car le procureur représente son auteur. (H)