S. m. (Littérature) On appelait initiés dans le paganisme, ceux qui après des épreuves et purifications, étaient admis à la célébration des cérémonies et des mystères.

Les fêtes et les initiations grecques ayant été établies sur le modèle des fêtes et des initiations égyptiennes, les initiés s'engagèrent pareillement à remplir certains devoirs et certaines formalités prescrites qu'on exigeait d'eux ; mais nous n'en avons aucune connaissance, parce que les initiés se sont fait du secret une loi de religion inviolable. Ils se regardaient au milieu de leur patrie comme un peuple séparé par la convenance de leur culte, et comme un peuple choisi, qui devait tout attendre de la protection des dieux. Tout ce qui a percé de la pratique des cérémonies des initiés, ne consiste qu'en des choses simples, légitimes et honnêtes, telles que l'usage de certaines prières, des parfums et des fumigations. Leurs offrandes sur les autels étaient de la myrrhe pour Jupiter, du safran pour Apollon, de l'encens pour le soleil, des aromates pour la lune, des semences de toutes espèces, excepté des feves, pour la terre. Ils reconnaissaient en même temps qu'ils rendaient un culte religieux à des hommes morts. " Puisque vous êtes initiés, dit Cicéron, vous savez que ceux même d'entre les dieux à qui on donne le premier rang, ont vécu sur la terre avant que de monter au ciel ".

Pausanias rapporte que les initiés aux mystères orphiques apprenaient par cœur et chantaient des hymnes composés par Orphée. Cet historien a mieux fait, il nous a conservé un de ces hymnes, qui méritait de passer à la postérité, par la sagesse et le bon sens des idées qu'il renferme. " Accordez à vos initiés, disait cet hymne, une santé durable, une vie heureuse, une longue et saine vieillesse. Détournez de vos initiés les vains phantomes, les terreurs paniques et les maladies contagieuses ". (D.J.)