Imprimer
Catégorie parente: Beaux-arts
Catégorie : Architecture
S. f. en Architecture, se dit de toute ouverture dans un mur formée par le haut en plein cintre ou demi-cercle parfait. Voyez ARC et VOUTE, en latin fornix.

ARCADE feinte, est une fausse porte ou fenêtre cintrée, pratiquée dans un mur d'une certaine profondeur, pour répondre à une arcade percée, qui lui est opposée ou parallèle, ou seulement pour la décoration d'un mur. (P)

ARCADE, en Jardinage, se dit d'une palissade formant une grande ouverture cintrée par le haut, qui peut être percée jusqu'en bas, ou être arrêtée sur une banquette de charmille.

Les arcades se plantent de charmilles, d'ifs, d'ormilles, de tilleuls, et même de grands arbres rapprochés. Le terrain frais et marécageux leur est absolument nécessaire, ou du moins une terre extrêmement forte.

On donne à ces arcades pour juste proportion de leur hauteur, deux fois ou deux fois et demie leur largeur. Les tremeaux auront trois ou quatre pieds de large ; au-dessus on élève une corniche ou bande plate de deux ou trois pieds de haut, taillée en chanfrain, et échappée de la même charmille, avec des boules ou aigrettes fendues en forme de vases sur chaque tremeau ; s'il y a quelque corps saillant, tel qu'un socle, un claveau, ce ne doit être au plus que de deux ou trois pouces.

Il est nécessaire de tondre quatre fois l'année ces sortes de palissades, pour leur conserver plus exactement la forme contrainte où on les tient. (K)

ARCADE, c'est, dans les Manufactures de Soierie, une ficelle de la longueur de cinq pieds pliée en deux, bouclée par le haut, ou du moins arrêtée par un nœud en boucle ; c'est dans cette boucle qu'on passe la corde de rame : quant aux deux bouts, ils se rendent dans des planches percées qu'ils traversent, et servent à tenir les mailles de corps qui leur sont attachées ; c'est par le moyen de l'arcade que le dessein est répété dans l'étoffe ; elle se passe de deux façons, à pointe et à aîle ou à chemin. L'arcade se passe à pointe pour les desseins à symétrie et à deux parties également semblables, placées l'une à droite et l'autre à gauche ; elle est à aîle ou à chemin, lorsque le dessein ne peut se partager en deux parties égales et symétriques sur sa longueur. Il faut observer que dans les desseins qui demandent des arcades à pointe, l'extrémité d'une fleur se pouvant trouver composée d'une seule corde qui tirerait les deux mailles jointes ensemble, elle formerait un carré ou une découpure trop large, proportionnellement aux autres mailles qui sont séparées, et qui contiennent neuf à dix fils chacune. Pour éviter ce petit inconvénient, on a la précaution de ne mettre dans chacune des deux mailles qui se joignent à la pointe, que la moitié des fils dont les autres sont composées, afin que le volume des deux ne fasse que celui d'une ; ce qui s'appelle en terme de l'art, corrompre le course. Voyez VELOURS CISELE.

ARCADE, en Passementerie, est un morceau de fer plat, haut de trois à quatre lignes, allant en augmentant depuis les extrémités jusqu'au centre, où il a à-peu-près le tiers de largeur de plus, et où il est percé de trois trous ronds qui donnent passage aux guipures qui servent à la livrée du roi et autres qui portent comme celle-ci de pareilles guipures ; les deux extrémités sont terminées en rond pour servir à l'usage que l'on expliquera en son lieu ; ce morceau de fer est encore arrondi en demi-cercle sur le dedans, et au centre de cet arrondissement est attachée une autre petite pièce de fer d'égale hauteur que le centre : cette pièce est percée en son milieu d'un seul trou dont on dira l'usage ; les extrémités terminées en rond portent elles-mêmes deux petites éminences de fer rivées sur leurs faces ; ces éminences rondes servent à entrer dans les deux trous du canon à grands bords, et en élargissant un peu ladite arcade, qui obéit assez pour cet effet. Ce canon est percé dans toute sa longueur d'un trou rond, tant pour être propre à être mis dans la broche du rouet, que pour être chargé des trois brins de guipure dont on le remplit ; ce trou sert encore à recevoir dans ses deux extrémités les petites éminences dont on a aussi parlé. Ces trois brins passent tous d'abord dans le seul trou de la petite pièce, ensuite chacun d'eux passe dans chacun des trois trous du devant. Voici à présent la manière de charger le canon appelé à grands bords : ce canon étant à la broche du rouet à faire de la trame, il faut tenir les trois brins de guipure les uns à côté des autres entre le pouce et le doigt index de la main gauche, pendant que la droite fait tourner le rouet ; on conduit ainsi également cette guipure le long de ce canon le plus uniment qu'il est possible pour éviter les lâches qui nuiraient à l'emploi : voici à présent son usage ; cette arcade sert comme la navette à introduire ce qu'elle contient à-travers la levée de la chaîne, et y arrêter par ce moyen les guipures qui forment différents entrelacements, qui comme il a été dit en commençant, ornent la livrée du roi et autres : il faut toujours deux arcades dont l'une fait la répétition de l'autre, mais chacune de son côté.

ARCADE, en Passementerie, est encore une espèce d'anneau de gros fil d'archal, qu'on a attaché au milieu et sur l'épaisseur du retour, en faisant entrer ses deux bouts dans le bâton du retour. Voyez RETOUR.

ARCADE, en Serrurerie, est dans les balcons ou rampes d'escalier, la partie qui forme un fer à cheval, et qui fait donner à ces rampes et balcons le nom de rampes en arcade ou balcons en arcade.




Affichages : 1921