S. m. (Architecture) ornement consacré au larmier inférieur de l'entablement de l'ordre Ionique, ce qui le fait nommer larmier denticulaire. Les denticules qui ont ordinairement de largeur les deux tiers de leur hauteur, sont séparés par des règlets renfoncés, qu'on nomme métoches. Ces métoches ont de largeur la moitié du denticule. Ces dernières sont ornées dans les angles saillans de la corniche, d'une pomme de pin, qui sert à remplir l'espace que forme le retour à angle droit des deux derniers denticules. Voyez LARMIER.

Dans la plupart des édifices antiques, le plus grand nombre des auteurs anciens, et presque tous nos architectes modernes, ont placé indistinctement des denticules dans leurs entablements, à l'exception de l'ordre toscan. Le théâtre de Marcellus d'ordre dorique, au lieu de mutules, a des denticules. Il s'en voit dans tous les ordres corinthiens de l'antiquité, et Vignole en a mis dans l'ordre composite ; néanmoins il faut convenir que les mutules dans l'ordre dorique, sont la richesse la plus convenable au caractère viril de cet ordre. Claude Perrault les a supprimés à l'entablement corinthien du péristyle du Louvre. Palladio a préferé aux denticules les modillons à l'entablement composite ; de manière que suivant le système des Grecs, les denticules étaient destinés à l'ordre ïonique, comme ordre moyen ; encore plusieurs commentateurs de Vitruve y ont-ils attribué des modillons, lorsqu'ils ont voulu employer seule cette ordonnance dans leurs édifices ; de manière que l'on peut dire en général, que cette espèce d'ornement peut être employé ou supprimé dans l'Architecture, selon l'élegance de l'ordre, la richesse de la décoration, et l'importance du bâtiment ; par exemple, lorsque toutes les moulures d'une corniche sont taillées d'ornements, il est bon de les omettre, ainsi que Perrault l'a pratiqué à son péristyle, malgré l'exemple de l'intérieur du Louvre qu'il avait sous les yeux. Cette suppression emporte un repos dans les différentes moulures d'une corniche, qui produit un bon effet. Au contraire, lorsque les moulures sont lisses, cette richesse dans l'un de ses larmiers est un ornement d'autant plus désirable, qu'il appartient tout à l'Architecture ; qu'il est composé de lignes droites, parallèles, et d'une expression plus ferme et plus analogue aux membres horizontaux dont est composé l'entablement : car on doit savoir en général, que la plupart des ornements dont on décore les cimaises des corniches ne servent qu'à corrompre les formes des moulures, à les subdiviser, et au bout d'un certain temps à les noircir par leur cavité et le mouvement réitéré que leur donnent ces ornements, principalement lorsque ces moulures se trouvent employées dans les dehors, tels qu'on les remarque au palais des Tuileries, dans la cour du Louvre, à la fontaine des SS. Innocens, etc. considération qui devrait faire réserver cette prodigalité pour l'intérieur des églises, le dedans des galeries, les péristyles, les escaliers, et les vestibules, ainsi qu'on l'a pratiqué avec succès aux Invalides, aux châteaux de Versailles, de Maisons, de Meudon, etc. Ces lieux moins spacieux, fermés de toutes parts, et plus près de l'oeil du spectateur, autorisent en quelque sorte cette multiplicité de richesses, dont néanmoins il faut user avec beaucoup de prudence. (P)

DENTICULES, s. m. pl. (Lutherie) ce sont les parties saillantes K (fig. 2. pl. d'orgue) que les entailles H F laissent entr'elles. Les denticules doivent suivre le diapason, aussi-bien que les entrailles. Voyez SOMMIER.