Poésie française

RIME (Poésie française) on appelle en termes de poésie française des rimes mariées, celles qui ne sont point séparées les unes des autres, dont les deux masculines se suivent immédiatement, et les deux féminines de même, telles qu'on les voit dans les élégies et le poème épique. Corneille dit dans son examen de l'Andromède, qu'il se glisse plus d'autres vers en prose, que de ceux dont les rimes sont toujours mariées. Je ne sai si Corneille ne se trompe pas dans son jugement : quoi qu'il en sait, les rimes mariées s'appellent autrement des rimes plates. (D.J.)

S. m. (Poésie française) on nomme ainsi une stance composée de cinq vers. Dans le quintil, il doit y avoir nécessairement trois vers d'une même rime entrecoupées par la seconde rime. Le quintil français a été inventé par Fontaine, contemporain de Du Bellay, qui vivait sous Henri II. (D.J.)
S. f. (Poésie française) la rime, ainsi que les fiefs et les duels, doit son origine à la barbarie de nos ancêtres. Les peuples dont descendent les nations modernes et qui envahirent l'empire romain, avaient déjà leurs poètes, quoique barbares, lorsqu'ils s'établirent dans les Gaules et dans d'autres provinces de l'empire. Comme les langues dans lesquelles ces poètes sans étude composaient n'étaient point assez cultivées pour être maniées suivant les règles du mètre, comme elles ne donnaient pas lieu à tenter de le faire, ils trouvèrent qu'il y aurait de la grâce à terminer par le même son deux parties du discours qui fussent consécutives ou relatives et d'une égale étendue. Ce même son final, répété au bout d'un certain nombre de syllabes, faisait une espèce d'agrément, et il marquait quelque cadence dans les vers. C'est apparemment de cette manière que la rime s'est établie.

S. m. (Poésie française) le rondeau est un petit poème d'un caractère ingénu, badin et naïf ; ce qui a fait dire à Despréaux :

Le rondeau né gaulois a la naïveté.

Il est composé de treize vers partagés en trois strophes inégales sur deux rimes, huit masculines et cinq féminines, ou sept masculines et six féminines.

Les deux ou trois premiers mots du premier vers de la première strophe servent de refrain, et doivent se trouver au bout des deux strophes suivantes, c'est-à-dire que le refrain doit se trouver après le huitième vers et le treizième. Outre cela, il y a un repos nécessaire après le cinquième vers.