Art

S. m. (Ordre encyclopédique, Entendement, Mémoire, Histoire de la nature, Histoire de la nature employée, Art) terme abstrait et métaphysique. On a commencé par faire des observations sur la nature, le service, l'emploi, les qualités des êtres et de leurs symboles ; puis on a donné le nom de science ou d'art ou de discipline en général, au centre ou point de réunion auquel on a rapporté les observations qu'on avait faites, pour en former un système ou de règles ou d'instruments, et de règles tendant à un même but ; car voilà ce que c'est que discipline en général. Exemple. On a réflechi sur l'usage et l'emploi des mots, et l'on a inventé ensuite le mot Grammaire. Grammaire est le nom d'un système d'instruments et de règles relatifs à un objet déterminé ; et cet objet est le son articulé, les signes de la parole, l'expression de la pensée, et tout ce qui y a rapport : il en est de même des autres Sciences ou Arts. Voyez ABSTRACTION.

S. m. qu'on devrait écrire craiyon (Histoire naturelle et Arts) c'est un nom générique, par lequel on désigne plusieurs substances terreuses, pierreuses, et minérales, colorées, dont on se sert pour tracer des lignes, dessiner, peindre au pastel ; telles sont la craie, la sanguine ou hématite, la pierre noire. Voyez ces mots, et PASTEL.

On donne plus particulièrement le nom de craiyon à la blende, ou mine de plomb, molybdena, qui est un minéral contenant quelquefois du zinc, et qui résiste très-fort à l'action du feu. Voyez BLENDE. On coupe la mine de plomb en morceaux carrés longs et menus, pour les revêtir de bois et en faire les craiyons ordinaires, ou bien on les taille et on leur donne une forme propre à être mis dans un porte-craiyon : cette substance se trouve en plusieurs endroits de l'Europe ; cependant il y a du choix. Les meilleurs craiyons sont ceux qui nous viennent d'Angleterre ; on les fait avec une espèce de blende, ou mine de plomb très-pure, non-mêlée de sable ou de matières étrangères ; elle se taille aisément, et quand on l'a taillée, elle ressemble à du plomb fraichement coupé ; celle qui n'a point ces qualités, n'est pas propre à faire de bons craiyons. La mine qui fournit le bon craiyon d'Angleterre, est dans la province de Cumberland, à peu de distance de Carlîle : elle est unique dans son espèce, et le gouvernement en a pris un soin tout particulier. L'exportation de cette mine est défendue sous des peines très-rigoureuses, avant que d'être employée en craiyons. Personne n'ignore l'usage du craiyon dans le dessein, etc.

S. f. (Art et Histoire) mouvements réglés du corps, sauts, et pas mesurés, faits au son des instruments ou de la voix. Les sensations ont été d'abord exprimées par les différents mouvements du corps et du visage. Le plaisir et la douleur en se faisant sentir à l'âme, ont donné au corps des mouvements qui peignaient au-dehors ces différentes impressions : c'est ce qu'on a nommé geste. Voyez GESTE.

Le chant si naturel à l'homme, en se développant, a inspiré aux autres hommes qui en ont été frappés, des gestes relatifs aux différents sons dont ce chant était composé ; le corps alors s'est agité, les bras se sont ouverts ou fermés, les pieds ont formé des pas lents ou rapides, les traits du visage ont participé à ces mouvements divers, tout le corps a répondu par des positions, des ébranlements, des attitudes aux sons dont l'oreille était affectée : ainsi le chant qui était l'expression d'un sentiment (Voyez CHANT) a fait développer une seconde expression qui était dans l'homme qu'on a nommée danse. Et voilà ses deux principes primitifs.

ou ECRIN, s. m. (Arts) terme synonyme à baguier ; petit coffre où les dames mettent leurs pierreries, et les curieux leurs pierres gravées.

Dans les beaux jours de la Grèce et de Rome, les amateurs des pierres gravées désirant de les tenir continuellement en garde contre les frottements, l'usure, et autres accidents qui pouvaient leur arriver, les conservaient précieusement avec leurs anneaux, leurs bagues et leurs cachets, dans une cassette portative qu'ils appelaient , dactyliotheca. Nous ignorons comment étaient faites ces cassettes, mais cela nous importe fort peu.

S. f. EMBRYULKIA, en Chirurgie ; c'est l'opération par laquelle on tire l'enfant du ventre de sa mère. Voyez OPERATION CESARIENNE.

Ce mot est formé du grec , fétus, et de , tirer.

Ce que les Grecs appellent embryulkie, les Latins le nomment opération césarienne ; et M. Dionis observe que ce dernier terme ne s'est introduit, et n'a prévalu qu'à cause qu'il est plus facîle à prononcer que l'autre. L'étymologie du mot embryulkie ne dénote pas cette interprétation, et il semble que ce terme d'art devrait signifier l'extraction de l'enfant du ventre de la mère, dans un accouchement contre nature. (Y)