(Géographie) peuples répandus dans les provinces de Setchuen, de Koeittcheon, de Houquang, de Quangsi, et sur les frontières de la province de Quangtong.

Les Chinois, pour les contenir, ont bâti d'assez fortes places dans plusieurs endroits, avec une dépense incroyable. Ils sont sensés soumis lorsqu'ils se tiennent en repos ; et même s'ils font des actes d'hostilité, on se contente de les repousser dans leurs montagnes, sans entreprendre de les forcer : le viceroi de la province a beau les citer de comparaitre, ils ne font que ce que bon leur semble.

Les grands seigneurs Miao-fses ont sous eux de petits seigneurs, qui, quoique maîtres de leurs vassaux, sont comme feudataires, et obligés d'amener leurs troupes, quand ils en reçoivent l'ordre. Leurs armes ordinaires sont l'arc et la demi-pique. Les selles de leurs chevaux sont bien faites, et différentes des selles chinoises, en ce qu'elles sont plus étroites, plus hautes, et qu'elles ont les étriers de bois peint. Ils ont des chevaux fort estimés, soit à cause de la vitesse avec laquelle ils grimpent les plus hautes montagnes, et en descendent au galop ; soit à cause de leur habileté à sauter des fossés fort larges. Les Miao-fses peuvent se diviser en Miao-fses soumis et en Miao-fses non soumis.

Les premiers obéissent aux magistrats chinois, et font partie du peuple chinois, dont ils se distinguent seulement par une espèce de coiffure, qu'ils portent au-lieu du bonnet ordinaire, qui est en usage parmi le peuple à la Chine.

Les Miao-fses sauvages, ou non soumis, vivent en liberté dans leurs retraites, où ils ont des maisons bâties de briques à un seul étage. Dans le bas ils mettent leurs bestiaux, se logent au-dessus. Ces Miao-fses sont séparés en villages, et sont gouvernés par des anciens de chaque village. Ils cultivent la terre ; ils font de la toile, et des espèces de tapis qui leur servent de couverture pendant la nuit. Ils n'ont pour habit qu'un caleçon, et une sorte de casque, qu'ils replient sur l'estomac. (D.J.)