(Géographie) royaume considérable de l'Afrique, sur la côte de Barbarie, enfermé entre le royaume d'Alger au levant, de Maroc au midi, et la mer partout ailleurs. Il fait une partie de l'ancienne Mauritanie Tangitane. Le pays est plein de montagnes, principalement vers le couchant et le midi, où est le mont-Atlas. Il est arrosé de plusieurs rivières. On le divise en sept provinces. Il est bien peuplé, fertile, et abonde en grains, bestiaux, légumes, fruits et cire. Le fleuve de Sébou le traverse, et Ve se décharger par la Mancmore dans l'Océan. Ce royaume a eu autrefois ses rois particuliers ; mais il est à présent uni à celui de Maroc, et n'a qu'un même souverain, qui fait sa résidence à Miquenez. Il ne faut pas confondre le royaume de Fez avec la province de Fez, qui n'en fait qu'une partie, et dont la fertilité est prodigieuse. Voyez S. Olon, état de l'empire de Maroc ; Marmol, Mouette, histoire du royaume de Maroc ; de la Croix, hist. de l'Afrique ; histoire des Chérifs par Diégo de Torrès, et autres. (D.J.)

FEZ, (Géographie) ville assez forte, et l'une des plus belles d'Afrique, dans la province et sur la rivière de même nom, en Barbarie, capitale du royaume de Fez. Elle est composée comme de trois villes ; elle a des mosquées magnifiques, et plusieurs écoles de la secte de Mahomet, où l'on apprend pour toute science l'arabe de l'alcoran. Les Juifs y sont en grand nombre, et y ont des synagogues. Il y a un muphti. Les dames riches y portent des chaînes d'or et d'argent autour de leurs jambes. Fez est à cent lieues sud-est de Maroc, trente-cinq sud de Salé. Longit. selon les tables arabiques 18. et lat. 32. 3. mais, selon Harris, la long. est 11. 34. 45. lat. 33. 10. 0. Voyez les auteurs cités ci-dessus.

Je parcourais pour faire cet art. (le 2 Janv. 1756) ce que quelques géographes rapportent de la ville de Fez, de sa disposition, de son étendue, de ses mosquées, des synagogues que les Juifs ont dans cette capitale, etc. lorsqu'on m'a communiqué copie d'une lettre des missionnaires de saint François établis en Barbarie. Cette lettre maintenant imprimée, raconte entr'autres détails des ravages causés en Afrique par le tremblement de terre du 1, 18 et 19 Novembre 1755, que la plus grande partie de la ville de Fez en a été renversée, qu'il y a péri trois mille personnes, que Miquenez a été entièrement détruite, et qu'un corps de cavalerie de mille hommes a été englouti par ce même tremblement.

Je ne prétends point révoquer en doute tous les effets extraordinaires qu'a pu produire ce singulier phénomène de la nature sur une partie de notre globe : comme il y a une sotte simplicité qui croit tout, il y a de même une sotte présomption, qui rejette tout ce qui ne frappe pas communément nos yeux ; mais je dis que plus le tremblement de terre dont il s'agit, est unique dans l'histoire du monde, plus on doit se défier de la fidélité des relations qu'on en a répandues de toutes parts principalement de celles qui nous viennent des pays éloignés ; ces relations sont toujours suspectes par le petit nombre d'observateurs incapables de nous tromper, ou d'être trompés eux-mêmes. Si l'on fait mille faux rapports des événements les plus communs, que doit-ce être dans les cas affreux où tous les esprits sont glacés d'effroi ? Voyez donc TREMBLEMENT DE TERRE. Article de M. le Chevalier DE JAUCOURT.