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Catégorie : Géographie
S. f. (Géographie) Nous comprenons aujourd'hui sous le nom de Grèce, divers pays qui n'en étaient pas tous anciennement, et qu'on pourrait diviser en sept parties soumises au grand-seigneur ; savoir, 1°. la Romanie ou Rumelie, qui était la Thrace des anciens : 2°. la Macédoine, qui renferme le Jamboli, le Coménolitari et la Janna : 3°. l'Albanie : 4°. la Livadie : 5°. la Morée, autrefois le Péloponnèse : 6°. l'île de Candie, autrefois Crète : 7°. les îles de l'Archipel au nombre de quarante-trois.

Toute cette étendue de pays est bornée à l'est par la mer Egée, au nord par les provinces du Danube, à l'ouest et au sud par une partie de la Méditerranée. Le gouvernement politique s'exerce sous le département général de deux bachas, de celui de Rumélie et du capoutan bacha. Celui de Rumélie a sous lui 24 sangiacs ; le capoutan bacha, qui est l'amiral de l'Archipel, a sous ses ordres treize sangiacs.

La religion dominante est le Mahométisme ; le Christianisme du rit grec, suivi par le plus grand nombre des habitants qui cultivent les îles de l'Archipel, y est toléré.

Les langues d'usage sont le turc et le grec vulgaire. La langue turque est employée par les Mahométans, et la grecque par les Chrétiens.

Les denrées, surtout celles des îles de l'Archipel dont il se fait un grand commerce, consistent en huiles, vins, soies crues, miel, cire, coton, froment, etc. L'île de Candie est renommée pour ses oliviers qui ne meurent que de vieillesse, parce qu'il n'y gèlejamais. Chio est célèbre pour son mastic et pour ses vins ; Andros, Tine, Thermie et Zia, pour leurs soies ; Mételin qui est l'ancienne Lesbos, pour ses vins et ses figues ; Naxie, pour son émeril ; Milo, pour son soufre ; Samos, pour son ochre ; Siphanto, pour son coton ; Skino, pour son froment ; Amorgos, pour une espèce de lichen, plante propre à teindre en rouge, et que les Anglais consomment, etc.

Cependant la Grèce a essuyé tant de revers, qu'on ne trouve plus en elle aucune trace de son ancienne gloire et de sa grandeur passée. Ses villes autrefois si nombreuses et si florissantes, n'offrent aujourd'hui que des monceaux de ruines ; ses provinces jadis si belles et si fertiles, sont désertes et sans culture. Telle est la pesanteur du joug des Ottomans sous lequel les habitants gémissent, qu'ils en sont entièrement accablés, et leur seul aspect ne fait apercevoir que des esprits abattus. Voyez GRECS. (D.J.)

GRECE ASIATIQUE, (Géographie ancienne) on a autrefois ainsi nommé la partie de l'Asie où les Grecs s'étaient établis, principalement l'Eolide, l'Ionie, la Carie et la Doride, avec les îles voisines. Ces Grecs asiatiques envoyèrent le long de la Propontide et même jusqu'au fond du Pont-Euxin, des colonies qui y établirent d'autres colonies : de-là vient que l'on y trouve des villes qui portent des noms purement grecs, comme Héraclée, Trébisonde, Athènes. Voyez ATHENES, HERACLEE, TREBISONDE. (D.J.)

GRECE, (grande) Géographie anc. dénomination anciennement donnée à la partie orientale et méridionale d'Italie, où les premiers Grecs envoyèrent un grand nombre de colonies, qui y fondèrent plusieurs villes considérables, comme nous l'apprend Denis d'Halicarnasse. La grande Grèce comprenait la Pouille, la Messapie, la Calabre, les Salentins, les Lucaniens, les Brutiens, les Crotoniates et les Locriens. Le P. Briet en a fait une table, dont voici l'abrégé.

Cette dénomination de grande Grèce ne s'est introduite vraisemblablement que quand la république romaine a été formée, et a possédé un état, dont les Latins, les Volsques et les Sabins faisaient partie ; car ces peuples étaient Grecs d'origine, et leur pays pouvait être naturellement compris dans la Grèce italique : mais comme ils avaient subi le joug des Romains et parlaient une langue différente de celle des Grecs, on réserva le nom de grecs à ceux qui avaient conservé leur langue originale, qu'ils mêlèrent pourtant ensuite avec la latine. Ainsi nous voyons que du temps d'Auguste on parlait encore à Canuse un jargon qui était un mélange de grec et de latin : Canusini more bilinguis.

Quelques modernes comparant l'étendue de la Grèce italique avec celle de la Grèce proprement dite, qui comprenait l'Achaïe, le Péloponnèse, et la Thessalie, ont cru que le nom de grande Grèce lui avait été très-mal appliqué : mais les observations astronomiques du P. Feuillée, de M. Vernon et autres, prouvent le contraire. En effet il résulte de ces observations que la longueur et la largeur qu'on donnait ci-devant à la Grèce propre, excédait de plusieurs degrés sa véritable étendue, en sorte que ce pays se trouva plus petit de la moitié qu'on ne le supposait.

On peut donc aujourd'hui établir pour certain, que la Grèce italique a été jadis nommée grande Grèce avec beaucoup de fondement, puisqu'elle était en réalité plus grande que la véritable Grèce, et cela même sans qu'il soit besoin d'y attacher la Sicile, quoique cette île étant pleine de colonies grecques, put aussi être appelée Grèce, comme l'ont fait Strabon et Tite-Live.

Il est vrai néanmoins que la grande Grèce diminua insensiblement, à mesure que la république romaine s'agrandit. Strabon observe qu'il ne restait plus de son temps que Tarente, Rheges et Naples qui eussent conservé les mœurs grecques, et que toutes les autres villes avaient pris les manières étrangères, c'est-à-dire celles des Romains leurs vainqueurs.

Au reste la Grèce italique a produit, ainsi que la véritable Grèce, quantité d'hommes illustres : entre les Philosophes Pythagore, Parménide, Zénon, etc. entre les Poètes Ibicus et quelques autres : mais ces Grecs d'Italie ayant avec le temps cultivé la langue latine, s'en servirent dans leurs poésies ; Horace par exemple et Racuve, tous deux nés dans la Pouille, étaient Grecs, quoiqu'ils soient du nombre des poètes latins. (D.J.)

GRECE PROPRE, (Géographie ancienne) La Grèce propre ou proprement dite, n'était d'abord qu'une petite contrée de Grèce dans la Thessalie ; mais ce nom se donna dans la suite à un terrain plus étendu, et enfin la Grèce propre renferma tout le pays que possédait la Macédoine, l'Epire et la plus grande partie du Péloponnèse, lorsque leurs peuples, las des rais, s'érigèrent en républiques pour conserver leur liberté par leurs alliances contre l'oppression étrangère, et par la police et les lais, contre l'usurpation ou le trop grand crédit des particuliers. On comprenait alors dans la Grèce propre l'Acarnanie, l'Etolie, la Doride, la Locride, la Phocide, la Béotie, l'Attique et la Mégaride. (D.J.)




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