(Géographie) province de France d'environ quarante lieues du midi au septentrion, et trente de l'orient à l'occident, bornée au nord par le Bourbonnais ; à l'orient par le Forès et le Vélai ; à l'occident par le Limosin, le Quercy, et la Marche ; et au midi par le Rouergue et les Cevennes : elle se divise en haute et basse ; celle-ci se nomme la Limagne. Ses rivières sont l'Allier, la Dordogne et l'Alagnon. Ses principales montagnes, le Puy-de-dome, le mont d'Or et le Cantal. Clermont est la capitale de toute la province : quant à son commerce, les gros bestiaux en font la principale partie ; ils enrichissent la haute Auvergne, d'où ils passent dans les provinces voisines, même en Espagne. Les Auvergnats sortent de leur province et se répandent par-tout, où ils se louent à toutes sortes de travaux ; ils font principalement la chauderonnerie. Il y a en Auvergne d'excellentes papeteries : il s'y fait quelques étoffes : on connait ses fromages. Les meilleurs haras de mules et de mulets sont à la Planche, canton de l'Auvergne situé entre Saint-Flour et Murat. Les autres parties de son commerce sont en bois de sapin, en charbon de terre, en pommes de reinette et de calville, en cires, en colles fortes, en suifs, en noix, en huîle de noix, et en toiles de chanvre.

Clermont peut être regardé comme le marché général de l'Auvergne ; on s'y fournit d'étoffes, d'habits, de dentelles, etc. On y prépare des cuirs ; on y fait des confitures d'abricots et de pommes ; on y travaille des burats, des étamines et des serges. Aurillac fournit des fromages. Il y a des manufactures de points. Il se tient à Saint-Flour des foires considérables. Il s'y vend des mules et des mulets : c'est le grenier des seigles du pays ; on y fait des couteaux, des rasoirs, des ciseaux, des raz et des serges, et l'on y prépare des cuirs. Les cartes, le papier, la coutellerie et le fil à marquer, font le trafic de Thiers. C'est le même commerce à Ambert, où l'on fabrique des raz et des étamines, mais surtout du papier à la beauté duquel on prétend que les eaux contribuent beaucoup. Tout le monde connait les tapisseries d'Aubusson. Bessé est l'entrepôt des blés, des vins et des fromages qu'on tire de la Limagne. Il y a à Riom, à Maringues, à Anjan et à Chaudes-Aigues, des tanneries. Il se fait à Aurillac des étamines burattées ; à Brioude, des serges ; à Felletin, des tapisseries de haute-lisse ; à Riom, Murat, Mauriac, etc. de grosses étoffes ; et des points, à la Chaise-Dieu, à Allange, etc.

AUVERGNE, (jeu de l'homme d ') ce jeu a un grand rapport à celui de la triomphe ; on peut y jouer depuis deux jusqu'à six. Le jeu de cartes en contient jusqu'à trente-deux : mais si l'on ne joue que deux ou trois, il ne sera que de vingt-huit, parce qu'on levera les sept. Les cartes conservent leur valeur ordinaire : après que l'on a Ve à qui fera, celui qui est à mêler fait couper le joueur de sa gauche, et donne à chacun cinq cartes par deux ou trois, et en prend autant pour lui, il tourne la carte qui est dessus le talon, et qui sert de triomphe ; alors chacun voit s'il peut jouer avec son jeu, sinon il passe, comme à la bête. Si personne n'a assez beau jeu pour jouer dans la couleur retournée, on se réjouit en ce cas, et jusqu'à trois fais, si les deux premières cartes retournées n'ont pu accommoder les joueurs. Il faut faire trois mains pour gagner, et deux premières, quand elles sont partagées entre les joueurs. Lorsque le jeu de cartes est reconnu faux, on refait, et les coups précédents sont bons, et même celui où on l'aurait reconnu tel, s'il était fini. Celui qui donne mal perd un jeu et remêle : si en mêlant il se trouve quelque carte retournée, on refait. Celui qui retourne un roi pour triomphe, gagne un jeu pour ce roi, et autant pour tous ceux qu'il a dans la main ; tous les joueurs ont le même avantage. Celui qui joue avant son tour perd un jeu au profit du jeu : celui qui renonce perd la partie ; le sens de ce terme, en ce cas, est qu'il n'y peut plus prétendre. Celui qui fait jouer et perd, démarque un jeu au profit de celui qui gagne : celui qui a en main le roi de la couleur retournée en réjouissance, a le même droit que celui qui l'a de la première tourne, et marque un jeu pour ce roi, et un jeu pour chaque autre qu'il aurait encore, pourvu néanmoins qu'il n'eut pas eu dans son jeu le roi de la triomphe précédente dans le même coup, pour lequel il aurait déjà marqué.

S'il arrive que l'un des joueurs, après s'être réjoui, vienne à perdre en jouant le roi de la première triomphe, soit que l'on lui coupât ou autrement, celui qui ferait cette levée gagnerait une marque sur celui qui l'aurait jeté, et ainsi des autres rois pour lesquels on gagne des jeux.