(Géographie) ville d'Espagne dans la nouvelle Castille, sur la rivière de Guadiane, près de la Sierra-Morena, dans un pays nommé Campo di Calatrava. Long. 14. 20. lat. 39. 8.
CALATRAVA, (Histoire moderne) ordre militaire en Espagne, institué en 1158 par Sanche III. roi de Castille. Les historiens en rapportent l'origine à ce que ce prince ayant conquis sur les Mores le chateau de Calatrava, qui était alors une forteresse importante, il en confia d'abord la garde aux Templiers, qui ne pouvant défendre cette place, la lui rendirent. Ils ajoutent qu'à la sollicitation de Diego Velasquez, moine de Citeaux, et homme de condition, Raimond, abbé de Fitero, l'un des monastères du même ordre, obtint du roi la permission de défendre Calatrava, et s'en acquitta très-bien contre les Mores ; que plusieurs de ceux qui l'avaient accompagné dans cette entreprise, prirent l'habit de l'ordre de Citeaux, sans toutefois renoncer aux exercices militaires. De là, dit-on, se forma l'ordre de Calatrava, qui s'étant beaucoup augmenté sous le règne d'Alphonse le Noble, fut d'abord approuvé par le pape Alexandre III. en 1164, et confirmé par Innocent III. en 1198, et ensuite gouverné par des grands-maîtres, dont le premier fut don Garcias Redon ; mais sous Ferdinand et Isabelle la grande-maitrise fut réunie à la couronne de Castille en 1486. Le premier habit de ces chevaliers était la robe et le scapulaire blanc, comme les religieux de Citeaux, et ils ne pouvaient pas se marier ; mais les papes les ont dispensés des deux règles, et les quatre-vingt commanderies que cet ordre possède en Espagne, sont ordinairement tenues par des gens mariés. Leurs armes sont d'or à la croix fleurdelisée de gueules, accostée en pointe de deux entraves ou menottes d'azur ; et les chevaliers portent de même sur l'estomac une croix rouge, qui est la marque de leur ordre. (G)