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Catégorie parente: Histoire
Catégorie : Art militaire
S. f. (Art militaire) espèce d'arme qui n'est point à feu. Elle consiste en un arc d'acier, qui traverse un morceau de bois, garni d'une corde et d'un enreyoir : on bande cette arme par le secours d'un fer propre à cet usage ; elle peut servir à jeter des grandes flèches, des dards, etc.

Les anciens avaient de grandes machines, avec lesquelles ils jetaient des flèches, qu'ils appelaient arbalêtes ou balistes. Voyez BALISTE. Le mot arbalête vient d'arbalista ou arcu-ballista. (Q)

Les marins ont aussi un instrument appelé arbalête ou arbalestrille, qui leur sert à prendre hauteur. Voyez RAYON ASTRONOMIQUE, FLECHE, ARBALESTRILLE, etc. (T)

ARBALETE, s. f. (Chasse) espèce de piège dont on se sert pour prendre les loirs. Pour faire une arbalête, ayez une pièce de bois A B C D (voyez les Planches de Chasse.) longue de deux pieds et demi, large de six pouces, et épaisse d'un bon demi-pouce ; pratiquez dans son épaisseur une coulisse E F G H, dans laquelle puisse se mouvoir très-librement la pièce de bois I K, plus longue que l'entaille de trois ou quatre pouces. Fixez en K une forte verge de houx L M N, qui fasse l'arc ; passez la corde I M N de cet arc, par un trou pratiqué à l'extrémité I de la pièce I K. Bandez cet arc en repoussant la pièce I K vers I, et en plaçant en K O un petit bâton, qui empêche la pièce I K de revenir. Voilà l'arbalête tendue. Fixez en P un fil de fer P Q, perpendiculaire au plan A B C D. Attachez à l'extrémité Q de ce fil de fer, une noix, une pomme, etc. et l'arbalête sera amorcée. Examinez l'endroit ou le trou par lequel passent le loir, le rat, en un mot tous les animaux de cette espèce qui ravagent vos fruits. Placez vis-à-vis de ce trou l'ouverture K O. L'animal se présentant pour entrer et atteindre l'amorce placée en Q, ne le pourra, sans déplacer le bâton K O, dont l'extrémité O sera tout sur le bord inférieur de l'entaille E F G H : mais le bâton K O étant déplacé, la pièce I K que rien n'arrêtera plus, sera repoussée subitement vers O par la force de l'arc L M N, et l'animal sera pris par le milieu du corps dans l'ouverture K O. On peut, en donnant à toutes les parties de ce piège une plus grande force, le rendre aux animaux les plus vigoureux.

ARBALETE, (Manège) ou cheval en arbalête ; c'est un cheval attaché seul à une voiture devant les deux chevaux du timon. (V)

ARBALETE, s. f. dans les Manufactures en soie, on distingue trois sortes d'arbalêtes. L'arbalête du battant, qui n'est autre chose qu'une corde doublée au-haut des deux lances du battant, et tordue avec une cheville à laquelle on donne le nom de valet. Cette corde sert à tenir la poignée du battant solide, et à l'empêcher de remonter ou de badiner sur le peigne. Voyez VALET et BATTANT.

Arbalête des étrivières ; c'est une corde passée à chaque bout des lisserons de rabat, à laquelle on attache les étrivières pour faire baisser les lisses. Voyez LISSES, LISSERONS et ÉTRIVIERES.

Arbalête de la gavassinière ; c'est une grosse corde à laquelle la gavassinière est attachée. Voyez GAVASSINIERE.

ARBALETE, instrument à l'usage des Serruriers, des Taillandiers, d'autres ouvriers en métaux, et même de ceux qui travaillent aux glaces dont on fait des miroirs. L'arbalête des Taillandiers est composée de deux lames d'acier élastiques, courbées en arc, allant toutes deux en diminuant, appliquées le gros bout de l'inférieure contre l'extrémité mince de la supérieure, et retenues l'une sur l'autre dans cet état par deux espèces de viroles carrées, et de la même figure que les lames : l'une de ces lames est scellée fixement à un endroit du plancher qui correspond perpendiculairement un peu en-deçà des mâchoires de l'étau ; l'autre lame s'applique sur une encoche ou inégalité d'une lime à deux manches, qu'elle presse plus ou moins fortement à la discrétion de l'ouvrier contre la surface de l'ouvrage à polir. L'ouvrier prend la lime à deux manches, et n'a presque que la peine de la faire aller ; car pour la faire venir, c'est l'arbalête qui produit ce mouvement par son élasticité. L'arbalête le soulage encore de la pression qu'il serait obligé de faire lui-même avec la lime contre l'ouvrage, pour le polir. Voyez TAILLAND. vignette, fig. 7. Pl. IV. un ouvrier qui polit à l'ARBALETE. 1, 2, est l'arbalête ; voyez Planche V. l'arbalête séparée. 1 est l'ouvrage à polir ; 2, 3, les manches de la lime ; 4, 5, les deux lames ou parties de l'arbalête ; 6, 7, les deux viroles qui retiennent les lames appliquées, et qui empêchent la lame inférieure de remonter, en glissant contre la supérieure.




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