S. m. (Histoire moderne) hermite ou personnage pieux qui vit seul dans quelque désert, pour y être à l'abri des tentations du monde, et plus à portée de méditer. Voyez HERMITE. Ce mot vient du Grec αναχωρεω, se retirer dans une région écartée.

Tels ont été S. Antoine, S. Hilarion, et une infinité d'autres. S. Paul l'hermite fut le premier anachorete.

Parmi les Grecs il y a un grand nombre d'anachoretes, la plupart religieux, qui ne se souciant pas de la vie laborieuse et des fatigues du monastère, demandent un petit canton de terre et une cellule où ils se retirent et ne se montrent plus au couvent qu'aux grandes solennités. Voyez MOINE.

On les appelle aussi quelquefois ascetes et solitaires. Voyez ASCETIQUE, etc.

Les anachoretes de Syrie et de Palestine se retiraient dans les endroits les plus inconnus et les moins fréquentés, habitant dans des grottes, et y vivant de fruits et d'herbes sauvages.

Il y a eu aussi des anachoretes dans l'Occident. Pierre Damien, qui a été de l'ordre des hermites, en parle souvent avec éloge. Il les représente comme ce qu'il y a de plus parfait parmi les Religieux, et marque pour eux beaucoup plus d'estime et de vénération que pour les coenobites ou moines qui résident dans des monastères. Voyez COENOBITE.

La plupart de ces anachoretes ne se retiraient qu'avec la permission de leur abbé, et c'était le couvent qui leur fournissait leurs besoins. Le peuple en considération de leur piété, leur portait quelquefois des sommes considérables d'argent qu'ils gardaient, et à leur mort ils le laissaient au monastère dont ils étaient coenobites. L'ordre de Saint Benait a eu beaucoup de ces anachoretes ; ce qui était conforme aux constitutions de cet ordre, qui permettent de quitter la communauté pour vivre solitaires ou anachoretes. Les anachoretes ne subsistent plus aujourd'hui : mais les anciens ont enrichi leurs monastères de plusieurs revenus considérables, comme l'a remarqué Pierre Acosta dans son histoire de l'origine et du progrès des revenus ecclésiastiques. (G)