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Catégorie : Histoire moderne
ou ASCHARIENS, (Histoire moderne) disciples d'Aschari, un des plus célèbres docteurs d'entre les Musulmants. On lit dans l'Alcoran : " Dieu vous fera rendre compte de tout ce que vous manifesterez en-dehors, et de tout ce que vous retiendrez en vous-même ; car Dieu pardonne à qui il lui plait, et il châtie ceux qu'il lui plait ; car il est le tout-puissant, et il dispose de tout selon son plaisir ". A la publication de ce verset, les Musulmants effrayés, s'adressèrent à Aboubekre et Omar, pour qu'ils en allassent demander l'explication au S. Prophète. " Si Dieu nous demande compte des pensées mêmes dont nous ne sommes pas maîtres, lui dirent les députés, comment nous sauverons-nous " ? Mahomet esquiva la difficulté par une de ces réponses, dont tous les chefs de secte sont bien pourvus, qui n'éclairent point l'esprit, mais qui ferment la bouche. Cependant pour calmer les consciences, bientôt après il publia le verset suivant : " Dieu ne charge l'homme que de ce qu'il peut, et ne lui impute que ce qu'il mérite par obéissance ou par rebellion ". Quelques Musulmants prétendirent dans la suite que cette dernière sentence abrogeait la première. Les Aschariens, au contraire, se servirent de l'une et de l'autre pour établir leur système sur la liberté et le mérite des œuvres, système directement opposé à celui des Montazales. Voyez MONTAZALES.

Les Aschariens regardent Dieu comme un agent universel, auteur et créateur de toutes les actions des hommes, libre toutefois d'élire celles qu'il leur plait. Ainsi les hommes répondent à Dieu d'une chose qui ne dépend aucunement d'eux, quant à la production, mais qui en dépend entièrement quant au choix. Il y a dans ce système deux choses assez bien distinguées : la voix de la conscience, ou la voix de Dieu ; la voix de la concupiscence, ou la voix du demon, ou de Dieu parlant sous un autre nom. Dieu nous appelle également par ces deux voix, et nous suivons celle qui nous plait. Mais les Aschariens sont, je pense, fort embarrassés, quand on leur fait voir que cette action par laquelle nous suivons l'une ou l'autre voix, ou plutôt cette détermination à l'une ou à l'autre voix, étant une action, c'est Dieu qui la produit, selon eux ; d'où il s'ensuit qu'il n'y a rien qui nous appartienne ni en bien ni en mal dans les actions. Au reste, j'observerai que le concours de Dieu, sa providence, sa prescience, la prédestination, la liberté, occasionnent des disputes et des hérésies par-tout où il en est question ; et que les Chrétiens feraient bien, dit M. d'Herbelot dans sa bibliothèque orientale, dans ces questions difficiles, de chercher paisiblement à s'instruire, s'il est possible, et de se supporter charitablement dans les occasions où ils sont de sentiments différents. En effet, que savons-nous là-dessus ? Quis consiliarius ejus fuit ?




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