Histoire moderne

S. f. (Histoire moderne) c'est le nom qu'on donne dans les Pays-bas à des filles ou veuves, qui sans faire de vœux se rassemblent pour mener une vie dévote et réglée. Pour être aggregée au nombre des béguines, il ne faut qu'apporter suffisamment de quoi vivre. Le lieu où vivent les béguines s'appelle béguinage ; celles qui l'habitent peuvent y tenir leur ménage en particulier, ou elles peuvent s'associer plusieurs ensemble. Elles portent un habillement noir, assez semblable à celui des autres religieuses. Elles suivent de certaines règles générales, et font leurs prières en commun aux heures marquées, le reste du temps est employé à travailler à des ouvrages d'aiguille, à faire de la dentelle, de la broderie, etc. et à soigner les malades. Il leur est libre de se retirer du béguinage, et de se marier quand il leur plait. C'est ordinairement un ecclésiastique qui leur est préposé, et qui remplit les fonctions de curé du béguinage. Elles ont aussi une supérieure, qui a droit de les commander, et à qui elles sont tenues d'obéir tant qu'elles demeurent dans l'état de béguines.

ou BEHOURT ou BOHOURT, s. m. (Histoire moderne) mot dont l'origine et la racine sont assez obscures, mais qu'on rencontre fréquemment dans nos anciens romans, pour signifier un combat que l'on faisait à cheval la lance au poing, ou une course de lances dans les réjouissances publiques. Dans la basse Latinité on l'a appelé behordium, en vieux Gaulois behourt et tournoy, et l'on disait behorder, behourder, et border, pour marquer les exercices où la jeune noblesse combattait avec des lances et des boucliers. Les Espagnols en ont retenu quelque chose dans le jeu qu'ils nomment cannas. On appelait aussi dies de behourdeis, ce que d'autres auteurs ont nommé en bonne Latinité dies hastiludii. Parmi les gens de la campagne et la bourgeoisie des petites villes, le behourd était un jour assigné pour jouter avec des cannes et de longs bâtons non ferrés, ce qui se pratique encore en Angleterre à certains jours de l'année ; et Monet assure que le même usage avait autrefois lieu en France le premier et le second Dimanche de carême ; et d'autres ajoutent, que pour exprimer un exercice à-peu-près semblable, les Florentins se servent du terme bagordare. (G)
(Histoire moderne) c'est une espèce de lampe usitée en Espagne, que l'on place sur un pied d'argent ou d'autre métal fort évasé. Chaque lampe a huit ou dix tuyaux par où l'on fait passer la meche ; ce qui fait que ces lampes éclairent parfaitement ; et pour augmenter encore la lumière, on place derrière une plaque d'argent bien polie, qui la réfléchit. On y brule ordinairement de l'huîle très-pure.
S. m. (Histoire moderne) autel des Manichéens, ou jour de fête qu'ils célebraient en mémoire de la mort de Manès leur fondateur. Beme en général signifie aussi sanctuaire. De tous les laïcs, il n'y avait chez les Grecs que l'empereur qui put entrer dans le beme.
S. m. (Histoire moderne) c'est ainsi qu'on appelle en Turquie les valets-de-pié des gouverneurs et des bachas ; on en prend souvent pour en faire des janissaires.