ou ARGIENS, adj. plur. pris subst. (Histoire ancienne) c'était anciennement des représentations d'hommes faites avec du jonc, que les vestales jetaient tous les ans dans le Tibre le jour des Ides de Mai. Voyez VESTALES.

Cette cérémonie est rapportée par Festus et Varron ; Festus cependant dit, qu'elle était faite par les prêtres, à sacerdotibus ; nous supposons que c'étaient les prêtresses. Il ajoute que le nombre de ces figures était de trente. Plutarque dans ses questions sur les Romains, recherche pourquoi on appelait ces figures argea, et il en donne deux raisons : la première est que les nations barbares qui habitèrent les premières ces cantons, jetaient tous les Grecs qu'ils pouvaient attraper dans le Tibre ; car argéens ou argiens était le nom que l'on donnait à tous les Grecs, mais qu'Hercule leur persuada de quitter une coutume si inhumaine, et de se purger d'un crime pareil en instituant cette solennité. La seconde, qu'Evandre l'arcadien, cruel ennemi des Grecs, pour transmettre sa haine à sa postérité, ordonna que l'on fit des représentations d'argiens, que l'on jetterait dans la rivière. Les fêtes dans lesquelles ces Grecs d'osier étaient précipités dans le Tibre, s'appelèrent argées. (G)