S. m. (Histoire ancienne) ou plutôt HARPAGE, comme on le trouve écrit dans les anciennes inscriptions, signifie un enfant qui meurt au berceau, ou du moins dans sa plus tendre jeunesse. Ce mot est formé du grec , rapio, je ravis : on le trouve rarement dans les auteurs latins. Gruter l'emploie, p. 682. inscript. IXe dans l'épitaphe de Marc-Aurele, qui mourut à l'âge de 9 ans 2 mois et 13 jours ; mais cette inscription fut trouvée dans les Gaules, où l'on parlait le grec corrompu.

Les Romains ne faisaient ni funérailles ni épitaphes aux harpages ; on ne brulait point leur corps ; on ne leur érigeait ni tombeaux ni monuments, ce qui fait qu'on trouve dans Juvenal :

Terra clauditur infans,

Et minor igne rogi.

Dans la suite on introduisit la coutume de bruler les corps des enfants qui avaient vécu 40 jours, et à qui il avait poussé des dents : on appelait aussi ceux-là , rapti. Cet usage semble avoir été emprunté des Grecs, qui, selon Eustachius, ne brulaient les enfants ni la nuit ni en plein jour, mais dès le matin ; et ils n'appelaient pas leur décès mort, mais d'un nom plus doux, , disant que ces enfants étaient ravis par l'aurore, qui jouissait ou qui se privait de leurs embrassements. (G)