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Catégorie parente: Histoire
Catégorie : Mythologie grecque
(Histoire grecque et Mythologie) cette fille d'Hécate et d'Aètes, roi de Colchide, joue un trop grand rôle dans la fable, dans l'histoire et dans les écrits des poètes, pour supprimer entièrement son article.

Pausanias, Diodore de Sicile, et autres historiens nous peignent cette princesse comme une femme vertueuse, qui n'eut d'autre crime que d'aimer Jason, qui l'abandonna lâchement, malgré les gages qu'il avait de sa tendresse, pour épouser la fille de Créon ; une femme qui, étant en Colchide, sauva la vie de plusieurs étrangers que le roi voulait faire périr, et qui ne s'enfuit de sa patrie que par l'horreur qu'elle avait des cruautés de son père : enfin, une reine abandonnée, persécutée, qui, après avoir eu inutilement recours aux garants des promesses de son époux, fut obligée de passer les mers pour chercher un asîle dans les pays éloignés.

Les Corinthiens invitèrent Médée à venir prendre chez eux possession d'un trône qui lui était dû ; mais ces peuples inconstants, soit pour vanger la mort de Créon dont ils accusaient cette princesse, ou pour mettre fin aux intrigues qu'elle formait pour assurer la couronne à ses enfants, les lapidèrent dans le temple de Junon, où ils s'étaient réfugiés. Ce fait était encore connu de quelques personnes, lorsque Euripide entreprit de l'altérer faussement en donnant sa tragédie de Médée. Les Corinthiens lui firent présent de cinq talents, pour l'engager de mettre sur le compte de Médée, le meurtre des jeunes princes dont leurs aïeux étaient coupables. Ils se flattèrent avec raison, que cette imposture s'accréditerait par la réputation du poète, et prendrait enfin la place d'une vérité qui lui était peu honorable : en effet, les tragiques qui suivirent se conformant à Euripide, inventèrent à l'envi tous les autres crimes de l'histoire fabuleuse de Médée ; les meurtres d'Absyrtes, de Pélias, de Créon et de sa fille, l'empoisonnement de Thésée, etc.

Cependant ceux qui ont chargé cette reine de tant de forfaits, n'ont pu s'empêcher de reconnaître que née vertueuse, elle n'avait été entrainée au vice que par une espèce de fatalité, et par le concours des dieux, surtout de Vénus, qui persécuta sans relâche toute la race du Soleil, pour avoir découvert son intrigue avec Mars. De-là ces fameuses paroles d'Ovide : Video meliora, proboque, deteriora sequor : paroles que Quinault a si bien imitées dans ces deux vers :

Le destin de Médée est d'être criminelle ;

Mais son cœur était fait pour aimer la vertu.

Outre Euripide qui choisit pour sa première pièce de présenter sur la scène la vengeance que Médée tira de l'infidélité de Jason, Ovide avait composé une tragédie sur ce sujet, qui n'est pas venue jusqu'à nous, et dont Quintilien nous a conservé ce seul vers si connu.

Servare potui, perdere an possim, rogas ?

" Si j'ai pu le sauver, ne puis-je le détruire ? "

On dit que Mécénas avait aussi traité ce sujet à sa manière ; mais il ne nous reste que la Médée de Séneque. Nous avons parmi les modernes la tragédie de Louis Dolce en italien, et en français celle du grand Corneille. (D.J.)

MEDEE, Pierre de, (Histoire naturelle) medea ; nom donné par Pline à une pierre noire, traversée par des veines d'un jaune d'or, qui, selon lui, suinte une liqueur de couleur de safran, et qui a le goût du vin.




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