Histoire des Juifs

ou NAZAREISME, (Histoire judaïque) état ou condition des Nazaréites ou Nazaréens parmi les Juifs.

Le nazaréat consistait à être distingué du reste des hommes, principalement en trois choses : 1°. à s'abstenir de vin ; 2°. à ne se point faire raser la tête, à laisser croitre ses cheveux ; 3°. à éviter de toucher les morts, de peur d'en être souillé.

adj. et subst. (Histoire judaïque) est un terme employé dans l'ancien Testament, pour signifier une personne distinguée et séparée des autres par quelque chose d'extraordinaire, comme par sa sainteté, par sa dignité, ou par des vœux. Voyez NAZAREAT.

Ce mot vient de l'hébreu nazar, distinguer, séparer ; aussi ce mot était-il distingué chez les Hébreux du mot nazaréen, habitant ou natif de Nazareth, qui vient de natzar ou netzer, sauver, préserver.

S. f. (Histoire judaïque) portion du pentateuque que les Juifs lisaient chaque jour du sabbat. Ils ne divisaient point les cinq livres de la loi en chapitres, comme nous, mais ils en faisaient cinquante-quatre parties qu'ils nommèrent parasche. Chaque sabbat ils en lisaient une, et cette lecture remplissait l'année. Pendant la persécution d'Antiochus Epiphanès, qui fit bruler le volume de la loi, et en défendit la lecture aux Juifs, ils lisaient quelques versets des prophetes qui avaient du rapport avec la parasche qu'ils auraient dû lire ; mais délivrés de cette tyrannie par les Macchabées, ils reprirent leur ancienne coutume, et ajoutèrent à la lecture des parasches quelques versets des prophetes, comme ils avaient fait pendant qu'ils avaient été privés de la lecture de la loi. Le mot parasche signifie division. Les Juifs ont donné aux parasches et aux divisions de l'Ecriture, pour nom, le premier mot par lequel elles commencent.
S. f. (Histoire des Juifs) il y avait chez les Juifs deux sortes de présentations ; la première est celle que les parents, pour obéir à la loi de Moïse, faisaient de leurs enfants premiers nés. L'autre présentation est celle que les mêmes Juifs faisaient à Dieu de leurs enfants, ou d'autres choses qu'ils lui avaient vouées ; car c'était un de leurs usages de se vouer eux-mêmes, ou de vouer leurs enfants, soit pour toujours, soit avec la réserve de pouvoir les racheter. Il y avait pour cela autour du temple de Jérusalem, des appartements destinés aux femmes et aux hommes, qui y devaient accomplir le vœu qu'ils avaient fait, ou que leurs parents avaient fait pour eux. C'est ainsi que Samuel ayant été voué au Seigneur, pour être employé à son service, demeura au tabernacle depuis l'âge de trois ans, Rais, I. xxiv.

ou RABBIN, s. m. (Histoire des Juifs) nom des docteurs juifs que les Hébreux appellent rab, rabbi et rabboni, qui dans leur langue signifie maître ou docteur. Quoique tous ces mots aient la même signification, on s'en sert néanmoins différemment. Quand on parle en général et sans appliquer ce terme à aucun nom propre, on dit un rabbin, les rabbins : par exemple, les rabbins ont débité beaucoup de RÊVeries. Mais quand on dénote particulièrement un docteur juif, on dit rabbi, comme rabbi Salomon Jarchi, rabbi Manassès ont pensé telle et telle chose ; mais en les nommant plusieurs ensemble, on dit, les rabbins Juda Ching et Juda Ben Chabin sont les auteurs de deux anciennes grammaires hébraïques.