Histoire de France

S. m. (Histoire de la Milice française) cavalier armé d'une scopette ou escopette ; car on trouve l'un et l'autre mot dans Monet. L'escopette, dit Furetière, est une arme à feu faite en forme de petite arquebuse. Les gens d'armes s'en servaient sous Henri IV. et Louis XIII. Elle portait quatre à cinq cent pas. (D.J.)
S. m. pl. (Histoire de France) ou MALANDRINS ; c'étaient de grandes compagnies composées de gens de guerre, qui s'assemblaient sans être autorisées par le prince, et se nommaient un chef ; elles commencèrent à paraitre en France, suivant le continuateur de Nangis en 1360, et furent nommés tard-venus. Jaquet de Bourbon, comte de la Marche, fut tué à la bataille de Briguais, en voulant dissiper ces grandes compagnies qui avaient désolé la France, et qui passèrent ensuite en Italie. Hénault. (D.J.)
(Histoire de France) titre des rois de France. Le concîle de Savonnière, tenu en 859, qualifie Charles-le-Chauve de roi très-chrétien. Le pape Etienne II. avait déjà donné ce nom à Pepin l'an 755. Malgré ces faits tirés de l'histoire, on a dit assez communément jusqu'à ces derniers temps, que le titre de très-chrétien fut accordé pour la première fois par Paul II. à Louis XI.

Le père Mabillon qui a fait imprimer un extrait de l'ambassade de Guillaume de Monsterceet en 1469, où l'on voit que ce souverain pontife déclare qu'il donnera dans la suite ce titre à nos rais, remarque qu'en cela le pape ne faisait que continuer un usage déjà établi. Pour le prouver il rapporte plusieurs exemples anciens, qui à la vérité ont été quelquefois interrompus ; mais il démontre que du temps de Charles VII. cette dénomination était déjà constamment et héréditairement attachée à nos rais. Pie II. le dit expressément dans sa 385e. lettre adressée à Charles VII. du 3 des ides d'Octobre 1457. Nec immerito ob christianum nomen à progenitoribus tuis defensum, nomen christianissimi ab illis haereditarium habes. Si ce savant religieux eut Ve le prologue de Raoul de Presles à son livre de la cité de Dieu, il n'eut pas manqué de faire remonter l'usage de ce titre de très-chrétien jusqu'au temps de Charles V. ayeul de Charles VII. les termes de Raoul de Presles sont assez précis : " Et à vous singulièrement en l'institution des lettres au très-chrétien des princes ". Ce passage a échappé aux auteurs des dissertations insérées dans les Mercures de Janvier, Avril et Juin 1720, etc. où cette matière est discutée avec beaucoup de vivacité.

S. m. (Histoire d'Autun) nom dont on qualifie le premier magistrat de la ville d'Autun ; cette magistrature répond à celle de maire, qu'on appelle viguier, en Languedoc ; César parle honorablement de cette dignité au premier et au septième livre de la guerre des Gaules, et il donne au magistrat nommé vierg, le nom de vergobretus, d'où est venu celui de vierg, et peut-être celui de viguier. Paradin tire l'étymologie de vergobretus, des deux mots celtiques, verg et bret, qui désignent le haut exécuteur. D'autres la tirent d'un ancien mot gaulois, qui signifie la pourpre, parce que le premier magistrat d'Autun en était revêtu, comme le sont encore aujourd'hui les six consuls du Puy-en Vélay. Quoi qu'il en sait, il est constant que du temps de César, le vierg, ou souverain magistrat d'Autun, avait une puissance absolue de vie et de mort sur tous les citoyens ; ce magistrat était annuel. A présent on l'élit pour deux ans, et il a encore de grands privilèges ; il est toujours le premier des maires aux états de Bourgogne ; et si celui de Dijon le préside, ce n'est que par la prééminence de la ville et du lieu. (D.J.)
(Histoire de France) ce fut le cri de guerre dans la fameuse bataille d'Ivry, gagnée par Henri IV. Voici comme Etienne Pasquier le raconte dans sa lettre écrite à M. de Sainte-Marthe, tom. II. pag. 667. " Le roi voyant lors ses affaires en mauvais termes, commença en peu de paroles à exhorter les siens ; et quelques-uns faisant contenance de fuir : tournez visage (leur dit-il), afin que si ne voulez combattre, pour le moins me voyez mourir. Sur cette parole lui et les siens ayant un vive-Dieu en la bouche pour le mot du guet, il broche son cheval des éperons, et entre dans la mêlée avec telle générosité, que ses ennemis ne firent plus que conniller ". (D.J.)