(Géographie ancienne) ville dont la rivière de Tet, que Strabon nomme Ruscino comme la ville, baignait les murs. La ville de Ruscino dont parle Pline, était capitale des Consuarani, et donna son nom à toute la contrée du Roussillon. Ce fut à Ruscino que les peuples du pays s'assemblèrent pour délibérer sur le passage que leur demandait Annibal. Cette ville devint colonie romaine selon Méla, et selon Pline elle jouissait du droit latin.

La décadence de l'Empire en entraina peu-à-peu la ruine ; elle conservait encore quelque considération sous Louis le Débonnaire. Ce prince ayant donné en 816, un diplome en faveur des peuples d'Espagne, qui s'étaient retirés en France pour se dérober à la tyrannie des Sarrasins, ordonna qu'il en serait déposé une expédition dans les archives de cette ville ; elle avait dès-lors pris le nom de Roscilio.

Selon M. de Marca elle fut ruinée peu après, vers l'an 828, dans la guerre des Sarrasins ; il ne reste plus qu'une tour sur le terrain qu'elle occupait, on l'appelle la tour de Roussillon. Elle était bâtie sur le penchant d'une colline, et venait se terminer au bord de la Tet. On y trouve souvent des médailles romaines, et d'autres monuments qui font encore reconnaître son ancienne enceinte.

Le fleuve Ruscino a sa source dans les Pyrénées, selon Strabon lib. IV. pag. 182. qui ajoute que ce fleuve, ainsi que l'Illibéris, arrosaient chacun une ville de leur nom. Ptolémée, lib. I. l'appelle Ruscio ; c'est le même qui est nommé Thelis, par Pomponius Mela, et qu'on appelle présentement le Tet. (D.J.)