Géographie & histoire moderne

(Géographie et Histoire moderne) montagne peu éloignée de la Meque, remarquable par la cérémonie qu'y pratiquent les pélerins Turcs. Après avoir fait sept fois le tour du temple de la Meque, et avoir été arrosés de l'eau du puits nommé Zemzem, ils s'en vont sur le soir au mot Arafat, où ils passent la nuit et le jour suivant en dévotion et en prière. Le lendemain ils égorgent quantité de moutons dans la vallée de Mina au pied de cette montagne ; et après en avoir envoyé quelque partie par présent à leurs amis, ils distribuent le reste aux pauvres ; ce qu'ils appellent faire le corban, c'est-à-dire l'oblation : ce qu'ils exécutent en mémoire du sacrifice qu'Abraham voulut faire de son fils Isaac sur cette même montagne, selon eux. Au haut de cette montagne il n'y a qu'une mosquée et une chaire pour le prédicateur, mais point d'autel. On n'y brule aucun des moutons égorgés ; c'est pourquoi ce corban n'est point un sacrifice proprement dit, et encore moins un holocauste, comme l'ont avancé quelques historiens. Ricaut, de l'emp. Ottom. (G)
ou AZEMIE ou AGAMIE, (Histoire moderne et Géographie) noms que quelques auteurs, comme Chalcondyle, Ferculph, et Paul Jove ont donné à la Perse. Les pays des Parthes s'appellent encore aujourd'hui Iraque-Agemie.
S. m. plur. (Histoire moderne et Géographie) peuples d'Afrique qui sont répandus dans la Barbarie et la Numidie. Ils gardent leurs troupeaux, ou ils s'occupent à faire de la toîle et du drap. Les uns sont tributaires ; les autres vivent libres. Ils habitent principalement les provinces de Tremecen et de Fez. Les plus braves occupent la contrée qui est entre Tunis et le Biledulgérid ; d'où ils ont eu quelquefois la hardiesse d'attaquer les souverains de Tunis. Leur chef porte le titre de roi de Cuco. Ils parlent la langue des Berberes, et l'Arabe. Ils se font honneur d'être Chrétiens d'origine. Ils haïssent les Arabes et les autres peuples d'Afrique ; et pour s'en distinguer, ils se laissent croitre la barbe et les cheveux. Ils se font de temps immémorial à la main ou à la joue, une croix bleue avec le fer. On attribue cet usage aux franchises que les empereurs Chrétiens accordèrent anciennement à ceux qui avaient embrassé notre foi, à condition qu'ils le témoigneraient par l'impression d'une croix au visage ou à la main. D'autres habitants d'Afrique portèrent aussi le signe de la croix : mais peu à peu ce signe s'est défiguré, et à la longue il a dégénéré en d'autres traces qui ne lui ressemblent plus. On dit que les filles des Arabes prétendent s'embellir en se gravant avec des lancettes diverses sortes de marques sur le sein, sur les mains, sur les bras, et sur les pieds.
(Géographie et Histoire moderne) peuples d'Asie, dans l'île de Ceylan. Ils habitent une grande forêt auprès de la mer, au nord-est de l'ile. Ce sont des sauvages blancs, fort adroits à tirer de l'arc. Ils apprêtent leur viande avec du miel ; ils la mettent avec cet assaisonnement dans un trou d'arbre, bouché d'un tampon, où ils la laissent pendant un an ; après quoi, ils l'en retirent et la mangent. Il y a beaucoup d'abeilles dans leurs forêts ; ils n'ont aucune demeure fixe ; ils errent, habitant tantôt un lieu tantôt un autre.
S. m. pl. (Géographie et Histoire moderne) peuples d'Arabie, qui vivent toujours dans les déserts et sous des tentes. Ils ne sont soumis qu'aux émirs leurs princes, ou aux cheiks, autres seigneurs subalternes. Ils se prétendent descendus d'Ismaèl. Celui d'entre leurs souverains qui a le plus d'autorité, habite le désert qui est entre le mont Sinaï et la Mecque. Les Turcs lui paient un tribu annuel pour la sûreté des caravanes. Il y a des Bedouins dans la Syrie, la Palestine, l'Egypte, et les autres contrées d'Asie et d'Afrique. Ils sont Mahométans ; ils n'en traitent pas plus mal les Chrétiens. Ils sont naturellement graves, sérieux, et modestes ; ils font bon accueil à l'étranger : ils parlent peu, ne médisent point, et ne rient jamais ; ils vivent en grande union : mais si un homme en tue un autre, l'amitié est rompue entre les familles, et la haine est irréconciliable. La barbe est en grande vénération parmi eux ; c'est une infamie que de la raser. Ils n'ont point de gens de justice ; l'émir, le cheik, ou le premier venu, termine leur différend. Ils ont des chevaux et des esclaves. Ils font assez peu de cas de leur généalogie ; pour celle de leurs chevaux, c'est tout autre chose. Il en ont de trois espèces ; des nobles, des mésalliés, et des roturiers. Ils n'ont ni médecins, ni apothicaires. Ils ont tant d'aversion pour les lavements, qu'ils aimeraient mieux mourir que d'user de ce remède. Ils sont secs, robustes, et infatigables. Leurs femmes sont belles, bien faites, et fort blanches. Voyez le dictionn. géog. de M. Vosgien. A juger des peuples sur ce qu'on nous en raconte, il est à présumer que n'ayant ni médecins, ni jurisconsultes, ils n'ont guère d'autres lois que celles de l'équité naturelle, et gueres d'autres maladies que la vieillesse.