S. f. (Histoire ancienne et moderne) d', homme, et , manger.

Les anthropophages sont des peuples qui vivent de chair humaine. Voyez ANTHROPOPHAGIE.

Les cyclopes, les lestrygons et Scylla sont traités par Homère d'anthropophages ou mangeurs d'hommes. Ce poète dit aussi que les monstres féminins, Circé et les Syrenes attiraient les hommes par l'image du plaisir, et les faisaient périr. Ces endroits de ses ouvrages, ainsi qu'un grand nombre d'autres, sont fondés sur les mœurs des temps antérieurs au sien. Orphée fait en plusieurs occasions la même peinture des mêmes siècles. C'est dans ces temps, dit-il, que les hommes se dévoraient les uns les autres comme des bêtes féroces, et qu'ils se gorgeaient de leur propre chair.

On aperçoit, longtemps après ces siècles, chez les nations les plus policées, des vestiges de cette barbarie, à laquelle il est vraisemblable qu'il faut rapporter l'origine des sacrifices humains. Voyez SACRIFICE.

Les payens accusaient les premiers chrétiens d'anthropophagie ; ils permettent, disaient-ils, le crime d'Oedipe, et ils renouvellent la scène de Thyeste. Il parait par les ouvrages de Tatien, par le chapitre huitième de l'apologie des Chrétiens de Tertullien, et par le IV.e livre de la Providence, par Salvien, que ce fut la célébration secrète de nos mystères qui donna lieu à ces calomnies. Ils tuent, ajoutaient les payens, un enfant, et ils en mangent la chair ; accusations qui n'étaient fondées que sur les notions vagues qu'ils avaient prises de l'eucharistie et de la communion, sur les discours de gens mal instruits. Voyez EUCHARISTIE, COMMUNION, AUTEL, etc. (G)