S. m. (Géographie moderne et Divination) lieu célèbre dans l'île de Milet, par un oracle d'Apollon que Licinius consulta, dit-on, sur le succès de la guerre qu'il se proposait de recommencer contre Constantin, et qui lui répondit en deux vers d'Homère : Malheureux, ne t'attaque point à de jeunes gens, toi que les forces ont abandonné, et qui es accablé sous le faix des années. On ajoute que l'empereur Julien, qui n'était pas un petit génie, fit ce qu'il put pour remettre cet oracle en honneur, et qu'il prit lui-même le titre de prophète de l'oracle de Dydime. Mais il ne faut pas donner dans ces contes d'oracles. Quelle que soit l'autorité qui les appuie, elle ne supplée jamais entièrement à la vraisemblance qui leur manque par leur nature. Il faut s'en tenir fermement à l'experience, qui leur est contraire dix mille fais, pour une seule où elle ne les autorise ni ne les contredit. Il faut bien se garder surtout de confondre ces faits avec les faits naturels et historiques. Ceux-ci acquièrent de plus en plus de la certitude avec le temps ; les autres en perdent toujours de plus en plus. Le témoignage de la tradition et de l'histoire est par rapport aux uns et aux autres, comme le témoignage d'un homme que nous surprendrions en mensonge sur un certain genre de faits, toutes les fois que nous serions à portée de les vérifier, et qui nous dirait constamment la vérité sur un autre genre de faits. N'y aurait-il pas beaucoup d'apparence que cet homme aurait menti, même dans les occasions où nous n'aurions pu nous en assurer ; cette seule réflexion ne suffit-elle pas pour renverser toutes les inductions que les esprits forts ont prétendu tirer des oracles et des autres miracles du paganisme ? Voyez ORACLES.
S. f. (Histoire moderne) gouvernement des sept royaumes des Anglo-Saxons, considérés comme ne faisant qu'un seul corps et un seul état.
Les Anglo-Saxons établirent en Angleterre un gouvernement à-peu-près semblable à celui sous lequel ils avaient vécu en Allemagne : c'est-à-dire que se considérant comme frères et compatriotes, et ayant un égal intérêt à se maintenir dans leurs conquêtes, ils conçurent qu'il leur était nécessaire de se secourir mutuellement et d'agir en commun pour le bien de tous. Ce fut dans cette vue qu'ils jugèrent à-propos de se nommer un général, un chef, ou, si l'on veut, un monarque auquel ils accordèrent certaines prérogatives dont nous ne sommes pas bien informés. Après la mort de ce général ou monarque, on en élisait un autre du consentement unanime des sept royaumes : mais il y avait quelquefois d'assez longs interrègnes causés par les guerres ou par les divisions entre les souverains, qui ne pouvaient s'assembler ou s'accorder sur un choix. Lire la suite...