S. f. (Histoire ancienne et Mythologie) fête solennelle célébrée par les Athéniens en l'honneur de Bacchus. Voyez FETE.

Ce mot vient du grec , fraude ; et l'on dit que cette fête fut instituée en mémoire d'une frauduleuse victoire que Mélanthus roi d'Athènes, avait remportée sur Xanthus roi de Béotie, dans un combat singulier, dont ils étaient convenus pour terminer un débat qui régnait entr'eux, au sujet des frontières de leurs pays ; d'où Budée l'appelle festum deceptionis, la fête de la tromperie.

D'autres écrivains lui donnent une différente étymologie : ils disent que les jeunes Athéniens n'étaient point admis dans les tribus, le troisième jour de l'apaturie, que leurs pères n'eussent juré qu'ils en étaient vraiment les pères ; jusqu'alors tous les enfants étaient réputés en quelque façon sans père, , circonstance qui donnait le nom à la fête.

Xenophon, d'ailleurs, nous dit que les parents et les amis s'assemblaient à cette occasion, se joignaient aux pères des jeunes gens que l'on devait recevoir dans les tribus, et que la fête tirait son nom de cette assemblée ; que dans , l', bien loin d'être privatif, est une conjonction, et signifie même chose que , ensemble. Cette fête durait quatre jours : le premier, ceux de chaque tribu se divertissaient ensemble dans la leur, et ce jour s'appelait : le second, qui se nommait , on sacrifiait à Jupiter et à Minerve : le troisième, , ceux des jeunes gens de l'un et de l'autre sexe qui avaient l'âge requis, étaient admis dans les tribus : ils appelaient le quatrième jour .

Quelques auteurs ont mal-à-propos confondu les apaturies avec les saturnales, puisque les fêtes appelées par les Grecs , qui répondent aux saturnales des Romains, arrivaient dans le mois de Décembre, et que les apaturies se célébraient en Novembre. (G)