COUR, (Histoire moderne d'Angleterre) c'est ainsi qu'on appelle en Angleterre le conseil de guerre, établi pour juger la conduite des généraux, des amiraux, et la décision est quelquefois très-sévère.

La coutume de juger sévèrement, et de flétrir les généraux malheureusement, dit M. de Voltaire, a passé de la Turquie dans les états chrétiens. L'empereur Charles VI. en a donné deux exemples dans la dernière guerre contre les Turcs, guerre qui passait dans l'Europe pour avoir été plus mal conduite encore dans le cabinet, que malheureuse par les armes. Les Suédais, depuis ce temps-là, condamnèrent à mort deux de leurs généraux, dont toute l'Europe plaignit la destinée ; et cette sévérité ne rendit pas leur gouvernement ni plus respectable, ni plus heureux au-dedans. Enfin l'amiral Matthews succomba dans le procès qui lui fut fait après le combat naval, contre les deux escadres combinées de France et d'Espagne en 1744.

Il parait, continue notre historien philosophe, que l'équité exigerait que l'honneur et la vie d'un général ne dépendit pas d'un mauvais succès. Il est sur qu'un général fait toujours ce qu'il peut, à moins qu'il soit traitre ou rebelle, et qu'il n'y a guère de justice à punir cruellement un homme qui a fait tout ce que lui permettait ses talents : peut-être même ne serait-il pas de la politique, d'introduire l'usage de poursuivre un général malheureux, car alors ceux qui auraient mal commencé une campagne au service de leur prince, pourraient être tentés de l'aller finir chez les ennemis. (D.J.)

MARTIALE, fleur, (Matière médicale) Voyez MARS.