Géographie & histoire naturelle

(Géographie et Histoire naturelle) nom d'un lieu et d'une plante qu'on trouve sur le mont Liban en Syrie, au-dessus du chemin qui conduit à Damas. Josephe dit qu'elle ne parait qu'en Mai, après que la neige est fondue ; qu'elle luit pendant la nuit comme un petit flambeau ; que sa lumière s'éteint au jour ; que ses feuilles enveloppées dans un mouchoir s'échappent et disparaissent ; que ce phénomène autorise l'opinion qu'elle est obsédée des démons, qu'elle a la vertu de changer les métaux en or, et que c'est par cette raison que les Arabes l'appellent l'herbe d'or ; qu'elle tue ceux qui la cueillent sans les précautions nécessaires ; que ces précautions sont malheureusement inconnues ; qu'elle se nourrit, selon quelques Naturalistes, de bitume ; que l'odeur bitumineuse que rend sa racine, quand on l'arrache, suffoque ; que c'est ce bitume enflammé qui produit sa lumière pendant la nuit ; que ce qu'elle perd en éclairant n'étant que le superflu de sa nourriture, il n'est pas étonnant qu'elle ne se consume point ; que sa lumière cesse quand ce superflu est consumé ; et qu'il faut la chercher dans des endroits plantés de cedres. Combien de rêveries ! et c'est un des historiens les plus sages et les plus respectés qui nous les débite.
(Géographie et Histoire naturelle) c'est le nom d'une fontaine très-singulière, qui est dans la forêt de Teuteberg en Westphalie, dans l'évêché de Paderborn : on dit qu'elle ne coule pas toujours ; mais qu'après avoir coulé pendant une heure, elle cesse de fournir de l'eau, et qu'au bout de trois heures elle recommence, et ainsi de suite. Avant qu'elle commence à couler, on prétend qu'on entend un bruit comme d'un vent qui voudrait s'élever ; après quoi l'eau sort avec impétuosité et bouillonnement. On ne manque pas de raconter bien d'autres merveilles de cette fontaine dans le pays, qui ne peuvent trouver créance que chez les crédules Westphaliens.
(Géographie et Histoire naturelle) fameuse montagne et volcan d'Islande, situé dans la partie méridionale de cette ile, dans le district appelé Rangerval-Syssel. Si l'on en croit M. Anderson dans sa description d'Islande, le mont Hecla a vomi des flammes pendant plusieurs siècles sans discontinuer, et présente toujours un coup-d'oeil effrayant à ceux qui s'en approchent : mais des relations plus modernes et plus sures ont fait disparaitre les merveilles qu'on racontait de ce volcan ; elles sont dû.s à M. Horrebow, qu'un long séjour en Islande a mis à portée de juger des choses par lui-même, et d'en parler avec plus de certitude que M. Anderson, qui a été obligé de s'en rapporter à des mémoires souvent très-infidèles. M. Horrebow nous apprend donc que depuis que l'Islande est habitée, c'est-à-dire depuis 800 ans, le mont Hecla n'a eu que dix éruptions, savoir en 1104, en 1157, 1222, 1300, 1341, 1362, 1389, 1558, 1636. La dernière éruption commença le 13 Février 1693, et dura jusqu'au mois d'Aout suivant, les éruptions antérieures n'avaient pareillement duré que quelques mois. Sur quoi l'auteur remarque qu'y ayant eu quatre éruptions dans le XIVe siècle, il n'y en eut point-du-tout dans le XV. et que ce volcan fut 169 ans de suite sans jeter des flammes, après quoi il n'en jeta qu'une seule fois dans le XVIe siècle, et deux fois dans le XVIIe il conclud de-là qu'il pourrait bien se faire que le feu souterrain eut pris une autre issue, et que le mont Hecla ne vomit plus de flammes par la suite. M. Horrebow qui écrivait en 1752, ajoute qu'alors on n'en voyait plus sortir ni flamme ni fumée ; que seulement on trouvait quelques petites sources d'eau très-chaude dans des cavités qui sont dans son voisinage. Au-dessus des cendres qui ont été vomies autrefois par ce volcan, il vient actuellement de très-bons pâturages, et l'on a bâti des fermes et des maisons tout-auprès. M. Anderson avait dit d'après les mémoires qu'on lui avait fournis, que le mont Hecla était inaccessible et qu'il était impossible d'y monter ; mais M. Horrebow dit que bien des gens ont été jusqu'au sommet, et que même en 1750 il fut soigneusement examiné par deux jeunes islandais étudiants de Copenhague, qui voyageaient dans la vue d'observer les curiosités naturelles de leur pays ; ils n'y trouvèrent que des pierres, du sable, des cendres, plusieurs fentes qui s'étaient faites en différents endroits de la montagne, et quelques sources d'eau bouillante : après avoir longtemps marché dans les cendres jusqu'aux genoux, ils en revinrent sans accident, mais très-fatigués, et ne trouvant nulle part le moindre vestige de feu.

(Géographie et Histoire naturelle) c'est le nom d'une chaîne de montagnes, d'une vallée et d'un lac du pays de Vaud, dans le canton de Berne en Suisse.

Le mont-joux, mons Jovius ou mons Jovis ; c'est une portion du mont Jura. Le mont Jura est une longue chaîne de montagnes, qui s'étend depuis le Rhin près de Bâle jusqu'au Rhône à 4 lieues au-dessous de Genève. Cette chaîne est tantôt plus tantôt moins élevée ; elle a aussi plus ou moins de largeur : enfin elle prend dans cette étendue différents noms particuliers. Le long du Rhône, c'est le grand Credo ; c'est le mont saint Claude, entre la Franche-Comté et le Bugey ; c'est le mont-Joux ou le mont de Joux vers les sources de l'Ain et du Doux en Franche-Comté ; c'est aussi les monts de Joux dans le bailliage de Romainmotier du canton de Berne, frontière du comté de Bourgogne ; c'est Pierre-Pertuis, Petra pertusa dans l'évêché de Bâle. La montagne y a été percée par les Romains ; on y voit encore une inscription qui en fait foi. C'est par-là qu'on entre dans le Munsterthal, ou la vallée de Montier Gran-val. Tirant plus loin du côté de Bâle et de Soleurre, le mont Jura est appelé Botzberg ; je ne m'arrête qu'aux dénominations les plus générales. Autrefois toute cette chaîne séparait le royaume de Bourgogne en Bourgogne cisjurane et transjurane : aujourd'hui elle sépare la Suisse de la Franche-Comté et du Bugey.

(Histoire naturelle, Géographie) c'est ainsi que les Espagnols du Pérou nomment des espaces de terrain ou des plaines extrêmement froides et communément couvertes de neiges, qui se trouvent entre les sommets des deux chaînes de montagnes qui forment les cordilières des andes. Quelques-unes de ces plaines qui sont très-élevées sont si froides, qu'elles sont entièrement inhabitables, et que l'on n'y voit aucun animal, ni aucune plante.