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Catégorie parente: Histoire
Catégorie : Marine
BELIN, s. m. (Marine) c'est une pièce de bois carrée où plusieurs barres sont clouées en-travers et à angle droit ; en sorte que plusieurs hommes en la maniant ensemble, peuvent agir de concert pour faire entrer des coins de bois sous la quille d'un vaisseau lorsqu'on veut le mettre à l'eau. On se sert aussi du blin pour assembler des mâts de plusieurs pièces. Il y a des blins qui ont des cordes passées au lieu de barres, afin de pousser les coins dans l'enfoncement du dessous du vaisseau ; à quoi le blin à barres ne serait pas propre. (Z)

BLIN, chez les Passementiers et autres ouvriers en soie, est une pièce de l'ourdissoir échancrée dans toute sa hauteur, juste à l'épaisseur du pilier de la lanterne dans laquelle elle doit entrer. Voyez LANTERNE DE L'OURDISSOIR. Cette échancrure est garnie de deux petites arêtes, pour entrer juste dans les rainures du pilier de devant de la lanterne, et pouvoir par ce moyen descendre et monter le long de ce pilier sans sautiller ; ce qui ne pourrait arriver sans causer de grands inconvéniens, que l'on évite encore en frottant de savon les rainures qui lui servent de conduite. Les boutons qui sont sur l'un des bouts du blin, et qui peuvent tourner, servent à donner plus de facilité pour le passage des soies à mesure qu'elles s'enroulent sur l'ourdissoir. Ce blin porte encore sur l'extrémité de devant, une petite verge de bouis ou d'émail, surquoi passent aussi les soies que l'on ourdit ; par ce secours elles ne sont point en danger de s'écorcher contre la vive arrête du blin. Le blin est chantourné et évuidé par l'un de ses bouts, et carré par l'autre ; ce qui n'est point ici pour l'ornement. Comme ce bout chantourné est plus long que l'autre, puisqu'il faut qu'il reçoive toutes les soies qui passent sur lui, il peserait trop s'il était en plein comme l'autre bout, et conséquemment il inclinerait de ce côté ; ce qui nuirait notablement à sa descente : on a donc été obligé de le chantourner ainsi pour le rendre de poids égal à l'autre bout, et conserver par là le parfait équilibre qui lui est absolument nécessaire. Après avoir donné sa description, il faut expliquer la façon de le mettre en état de servir. Il porte une petite poulie qui répond vis-à-vis celle du haut du pilier de devant de la lanterne : une ficelle dont un bout est fixé sur la broche de l'arbre du moulin, et qui est assez longue pour faire plus de deux fois la hauteur de l'ourdissoir ; cette ficelle, dis-je, vient passer sur la poulie du pilier de devant de la lanterne, ensuite elle passe sous la poulie du blin, et se termine par son autre bout près de la poulie du pilier, où ce bout est fixé par le moyen d'une boucle que l'on fait à la ficelle, et qui s'attache à un petit clou qui est sur l'extrémité de ce pilier. En faisant tourner le moulin, il faut que ce blin descende à mesure que la corde se déroule de dessus la broche ; et en le tournant en sens contraire, il remonte de même. Le blin arrange par ces différentes montées et descentes les soies que l'on ourdit ; et cela sans confusion, puisque pendant que le moulin fait un tour, le blin monte assez pour donner de l'éloignement à ces soies, et leur faire prendre la figure spirale qu'elles doivent avoir nécessairement par ce mouvement du blin ; et c'est à quoi il est uniquement destiné. Il faut observer que la ficelle du blin partant de la broche d'en-haut, doit entrer sous la poulie du blin du côté du pilier ; ce qui aide encore à la direction de son mouvement ascendant et descendant. Si l'on voulait ourdir à claire voie, c'est-à-dire que les tours en spirale fussent plus écartés les uns des autres, il n'y aurait qu'à fixer le bout de la ficelle à la brochette de la poulie du blin, qui serait alors hors d'état de mouvoir : alors cette corde n'étant plus double, doit se dérouler ou s'enrouler de même qu'elle faisait auparavant ; mais le blin descendra ou montera avec une vitesse double de la première, ce qui produira l'effet désiré. Voyez OURDIR et OURDISSOIR.




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