S. f. en terme de guerre, est une espèce de combat sans ordre ou de rencontre, qui se fait en présence des deux armées, entre de petits corps de troupes qui se détachent exprès du corps, et qui engagent un combat général et régulier.

Ce mot semble être formé du mot François escarmouche, qui a la même signification, et que Nicod dérive du Grec , qui signifie en même temps combat et réjouissance. Menage le fait venir de l'allemand schirmen ou sckermen, se défendre : Ducange dit qu'il vient de scarmuccia, petite action, de scara et muccia, qui signifie un corps de troupes en embuscade ; parce que la plupart des escarmouches se font par des troupes en embuscade. Chambers, Trev. et Dict. étymol.

Les escarmouches s'engagent quelquefois malgré le général ; souvent aussi elles lui sont utiles pour amuser l'ennemi, et lui cacher quelques dispositions particulières de l'armée. " Une maxime générale pour les escarmouches, dit M. le marquis de Feuquières, c'est de les faire engager par peu de troupes, et de les soutenir avec beaucoup, étant d'une grande conséquence de ne point accoutumer l'ennemi à ramener impunément ceux par qui on a fait commencer l'escarmouche, qu'il faut toujours faire soutenir par un corps plus considérable que celui de l'ennemi ". C'est le terrain qui décide de la nature des troupes que l'on fait escarmoucher : ainsi si le terrain est ouvert et libre, on se sert de cavalerie ; d'infanterie, s'il est fourré ; et s'il est de l'une et l'autre espèce, on y emploie de la cavalerie et de l'infanterie. On est souvent obligé dans les retraites d'escarmoucher pour arrêter la marche de l'ennemi, et s'opposer aux différents corps de troupes legeres qui veulent harceler l'armée qui se retire. Voyez dans les études militaires de M. Bottée, p. 438, la manière d'escarmoucher, et les différents mouvements auxquels on doit exercer le soldat pour lui faire exécuter facilement l'ordre qu'il doit observer en escarmouchant. (Q)