Antiquité

S. m. (Antiquité) statue de Mercure, avec une tête d'Harpocrate. Cette statue a des pieds et des mains, puisqu'elle a des ailes aux talons, ce qui designe Mercure, et qu'elle met le doigt sur la bouche, symbole d'Harpocrate. Il y a des hermès qui nous représentent Harpocrate, assis sur une fleur de lotus, tenant le caducée d'une main, et portant le fruit de pêcher sur la tête. M. Spon, qui parle des Hermharpocrates dans ses Recherches curieuses, dit que les anciens ont peut-être voulu nous apprendre par cette figure, que le silence est quelquefois éloquent, Mercure étant le dieu de l'éloquence et Harpocrate celui du silence. (D.J.)
S. m. (Antiquité) statue ou pilastre composé de Mercure et d'Hercule, dont les noms grecs étaient Hermès et Héracle. C'est une divinité représentée en manière d'un Hercule sur un herme, tenant d'une main la massue et de l'autre la dépouille du lion, ayant la forme humaine jusqu'à la ceinture, et le reste terminé en colonne carrée.

On mettait communément les Herméracles dans les gymnases et dans les académies, parce que Mercure et Hercule, c'est-à-dire l'adresse et la force, doivent présider aux exercices de la jeunesse ; et d'un autre côté, parce que la perfection de l'homme consiste dans une correspondance de la beauté de l'esprit et de la forme du corps.

S. m. (Antiquité) symbole de divinité, composé d'un Mercure et d'un Pan.

ou HERTHE, s. f. (Antiquité) divinité que d'anciens peuples de Germanie, comme les Semnons, les Neudinges ou Thuringes, les Avions, les Angles, les Varins, les Eudons, les Suardons, et les Nuitons adoraient.

Tacite est le seul qui nous en instruise, et il pourrait bien lui-même avoir été mal informé ; cependant ce qu'il en rapporte est trop singulier, pour le passer sous silence. Il dit dans son livre des mœurs des Germains, chap. xl. qu'il y avait dans l'Océan (c'est apparemment la mer Baltique qu'il nomme ainsi), une île (on soupçonne que c'est l'île de Rugen) où se trouvait une forêt appelée Castum, au milieu de laquelle était un char consacré à la déesse Hertus.

S. f. pl. (Antiquité) sacrifices solennels qu'on faisait dans plusieurs lieux de la Grèce, et surtout à Corinthe, en l'honneur de la fille de Saturne et de Rhéa, la déesse du feu, ou le feu même ; car le nom , que les Grecs donnaient à cette divinité, signifie feu, foyer des maisons, d'où les Latins ont fait celui de vesta. Voyez VESTA. (D.J.)