S. f. (Rhétorique) partie du discours qui, selon la division des anciens, consiste à répondre aux objections de son adversaire, et à résoudre ses difficultés.

On réfute les objections, soit en attaquant et détruisant les principes sur lesquels l'adversaire a fondé ses preuves, soit en montrant que de principes vrais en eux-mêmes, il a tiré de fausses conséquences. On découvre les faux raisonnements de son adversaire, en faisant voir tantôt qu'il a prouvé autre chose que ce qui était en question, tantôt qu'il a abusé de l'ambiguité des termes, ou qu'il a tiré une conclusion absolue et sans restriction, de ce qui n'était vrai que par accident, ou à quelques égards, etc.

On peut de même développer les faux raisonnements dans lesquels l'intérêt, la passion, l'entêtement, etc. l'ont jeté ; relever avec adresse tout ce que l'animosité et la mauvaise foi lui ont fait hasarder : quelquefois il est de l'art de l'orateur de tourner les objections de sorte qu'elles paraissent ou ridicules, ou incroyables, ou contradictoires entr'elles, ou étrangères à la question. Il y a aussi des occasions où le ridicule qu'on répand sur les preuves de l'adversaire, produit un meilleur effet que si l'on s'attachait à les combattre sérieusement. Cette partie du discours comporte la plaisanterie, pourvu qu'elle soit fine, délicate, et ménagée à-propos. Voyez REFUTATION.