(Grammaire et Morale) on le dit de l'homme, du caractère, du geste et du ton. L'homme impérieux veut commander par-tout où il est ; cela est dans son caractère ; il a le ton haut et fier, et le geste insolent. Les hommes impérieux avec leurs égaux sont impertinens, ou vils avec leurs supérieurs ; impertinens, s'ils demeurent dans leurs caractères ; vils, s'ils en descendent. Si les circonstances favorisaient l'homme impérieux, et le portaient aux premiers postes de la société, il y serait despote. Il est né tyran, et il ne songe pas à s'en cacher. S'il rencontre un homme ferme, il en est surpris ; il le regarde au premier coup d'oeil comme un esclave qui méconnait son maître. Il y a des amis impérieux ; tôt ou tard on s'en détache. Il y a peu de bienfaiteurs qui aient assez de délicatesse pour ne le pas être. Ils rendent la reconnaissance onéreuse, et font à la longue des ingrats. On s'affranchit quelquefois de l'homme impérieux par les services qu'on en obtient. Il contraint son caractère, de peur de perdre le mérite de ses bienfaits. L'amour est une passion impérieuse, à laquelle on sacrifie tout. Et en effet, qu'est ce qu'il y a à comparer à une femme, à une belle femme, au plaisir de la posséder, à l'ivresse qu'on éprouve dans ses embrassements, à la fin qui nous y porte, au but qu'on y remplit, et à l'effet dont ils sont suivis ?

Les femmes sont impérieuses ; elles semblent se dédommager de leur faiblesse naturelle par l'exercice outré d'une autorité précaire et momentanée. Les hommes impérieux avec les femmes, ne sont pas ceux qui les connaissent le plus mal ; ces rustres-là semblent avoir été faits pour vanger d'elles les gens de bien qu'elles dominent, ou qu'elles trahissent.