adv. (Grammaire française) quand tout signifie tout à fait, il doit être indéclinable ; exemples : ils furent tout étonnés ; ils sont tout autres que vous ne les avez vus, etc. et non pas tous étonnés, tous autres, etc.

Mais cela n'a lieu qu'au genre masculin, car au féminin il faut dire toutes ; elles sont toutes étonnées, toutes autres ; l'adverbe tout se convertissant en nom, pour signifier néanmoins ce que signifie l'adverbe, et non pas ce que signifie le nom ; car quand on dit : elles sont toutes étonnées, toutes veut dire là tout à fait. La bizarrerie de l'usage a fait cette différence sans raison, entre le masculin et le féminin.

Il y a pourtant une exception à cette règle du genre féminin ; c'est qu'avec autres au féminin, il faut dire tout, et non pas toutes ; comme : les dernières figues que vous m'envoyates, étaient tout autres que les premières ; et non pas, étaient toutes autres ; mais ce n'est qu'au pluriel, car au singulier il faut dire toute ; comme : l'étoffe que vous avez, est toute autre que la mienne.

Tout est toujours indéclinable, quand il est suivi d'aussi ; exemples : elles furent tout aussi étonnées, que si elles eussent Ve un horrible fantôme : ces fleurs sont encore tout aussi fraiches qu'elles l'étaient hier. (D.J.)

TOUT, (Blason) en terme de blason, on dit sur le tout, quand on met un écusson en cœur ou en abîme, et lorsqu'il pose sur les quartiers dont un écu peut être formé, qu'on appelle alors surchargé ; et en ce cas il tient ordinairement le tiers de l'écu : on dit sur le tout du tout, quand un moindre écusson se met encore sur celui qui était sur le tout de l'autre : on dit aussi sur le tout, lorsqu'en la pointe d'un écu, et tout au bas des arênes principales, et au-dessous de tous les autres cantons ou quartiers, on met un dernier écusson, qui n'a pour hauteur, sinon l'espace dans lequel l'écu commence à se courber pour se terminer en pointe ; ce qui forme une espèce de rebattement, appelé en plaine sous le tout. P. Ménestrier. (D.J.)