S. m. en hébreu signifie père ; d'où les Chaldéens et les Syriens ont fait abba, les Grecs abbas, conservé par les Latins, d'où nous avons formé le nom d'Abbé. Saint Marc et Saint Paul ont employé le mot syriaque ou chaldaïque abba, pour signifier Père, parce qu'il était alors commun dans les Synagogues et dans les premières assemblées des Chrétiens. C'est pourquoi abba Pater dans le 14e chap. de Saint Marc, et dans le 8e de Saint Paul aux Romains, n'est que le même mot expliqué, comme s'ils disaient abba, c'est-à-dire, mon père. Car comme le remarque S. Jérôme dans son Commentaire sur le iv chap. de l'Epitre aux Galates, les Apôtres et les Evangélistes ont quelquefois employé dans leurs Ecrits des mots syriaques, qu'ils interprétaient ensuite en Grec, parce qu'ils écrivaient dans cette dernière Langue. Ainsi ils ont dit Bartimée, fils de Timée ; aser, richesses ; où fils de Timée, et richesses, ne sont que la version pure des mots qui les précèdent. Le nom d'abba en Syriaque qui signifiait un père naturel, a été pris ensuite pour signifier un personnage, à qui l'on vouerait le même respect et la même affection qu'à un père naturel. Les Docteurs Juifs prenaient ce titre par orgueil ; ce qui fait dire à J. C. dans S. Matthieu, ch. 23. N'appelez personne sur la terre votre père, parce que vous n'avez qu'un père qui est dans le ciel. Les Chrétiens ont donné communément le nom d'Abbé aux Supérieurs des Monastères. Voyez ABBE. (G)