active, terme de Grammaire ; un mot est actif quand il exprime une action. Actif est opposé à passif. L'agent fait l'action, le patient la reçoit. Le feu brule, le bois est brulé ; ainsi brule est un terme actif, et brulé est passif. Les verbes réguliers ont un participe actif, comme lisant, et un participe passif, comme lu.

Je ne suis point battant de peur d'être battu,

Et l'humeur débonnaire est ma grande vertu. (Mol.)

Il y a des verbes actifs et des verbes passifs. Les verbes actifs marquent que le sujet de la proposition fait l'action, j'enseigne ; le verbe passif au contraire marque que le sujet de la proposition reçoit l'action, qu'il est le terme ou l'objet de l'action d'un autre, je suis enseigné, &c.

On dit que les verbes ont une voix active et une voix passive, c’est-à-dire, qu’ils ont une suite de terminaisons qui exprime un sens actif, et une autre liste de désinances qui marque un sens passif, ce qui est vrai, surtout en Latin et en Grec ; car en Français, et dans la plupart des Langues vulgaires, les verbes n’ont que la voix active ; et ce n’est que par le secours d’une périphrase, et non par une terminaison propre, que nous exprimons le sens passif. Ainsi en Latin amor, amaris, amatur, et en Grec φιλέομαι, φιλέη, φιλέεται, veulent dire je suis aimé ou aimée, tu es aimé ou aimée, il est aimé ou elle est aimée.

Au lieu de dire voix active ou voix passive, on dit à l'actif, au passif ; et alors actif et passif se prennent substantivement, ou bien on sousentend sens : ce verbe est à l'actif, c'est-à-dire, qu'il marque un sens actif.

Les véritables verbes actifs ont une voix active et une voix passive : on les appelle aussi actifs transitifs, parce que l'action qu'ils signifient passe de l'agent sur un patient, qui est le terme de l'action, comme battre, instruire, &c.

Il y a des verbes qui marquent des actions qui ne passent point sur un autre objet, comme aller, venir, dormir, etc. ceux-là sont appelés actifs intransitifs, et plus ordinairement neutres, c'est-à-dire, qui ne sont ni actifs transitifs, ni passifs ; car neutre vient du Latin neuter, qui signifie ni l'un ni l'autre : c'est ainsi qu'on dit d'un nom qu'il est neutre, c'est-à-dire, qu'il n'est ni masculin ni féminin. Voyez VERBE. (F)

ACTIF, adj. ce qui communique le mouvement ou l'action à un autre. Voyez ACTION.

Dans ce sens le mot d'actif est opposé à passif. Voyez PASSIF.

C'est ainsi que l'on dit une cause active, des principes actifs, etc. Voyez CAUSE, PRINCIPES, etc.

Newton prétend que la quantité du mouvement dans l'Univers devrait toujours diminuer en vertu des chocs contraires, etc. de sorte qu'il est nécessaire qu'elle soit conservée par certains principes actifs.

Il met au nombre de ces principes actifs la cause de la gravité ou l'attraction, et celle de la fermentation, et il ajoute qu'on voit peu de mouvement dans l'univers qui ne provienne de ces principes. La cause de l'attraction toujours subsistante, et qui ne s'affoiblit point en s'exerçant, est, selon ce philosophe, une ressource perpétuelle d'action et de vie.

Encore pourrait-il arriver que les effets de cette vertu vinssent à se combiner, de façon que le système de l'univers se dérangerait, et qu'il demanderait, selon Newton, une main qui y retouchât, emendatricem manum desideraret. Voyez MOUVEMENT, GRAVITE, FERMENTATION, ATTRACTION. (O)

ACTIF, adj. en terme de Pratique, se dit des dettes du côté du créancier : considérées par rapport au débiteur, on les appelle dettes passives.

On appelle dans les élections voix active, la faculté de donner son suffrage pour le choix d'un sujet ; et voix passive, l'habileté à être élu soi-même. (H)

ACTIFS, principes actifs, en Chimie, sont ceux que l'on suppose agir d'eux-mêmes, sans avoir besoin d'être mis en action par d'autres. Voyez PRINCIPE.

La plupart des livres de Chimie distinguent les principes chimiques des corps en principes actifs et en principes passifs. Les principes actifs sont, selon eux, l'esprit, l'huile, et le sel ; et ils regardent comme principes passifs l'eau et la terre. Nous n'admettons point cette distinction, parce que ces choses sont relatives : tel principe qui est actif à quelques égards, est passif à d'autres. L'eau ne parait pas devoir être mise au nombre des principes passifs.

M. Homberg et quelques Chimistes modernes après lui, ne font qu'un seul principe actif ; savoir, le soufre ou le feu qu'ils prétendent être la source de toute action et de tout événement dans l'univers. Voyez SOUFRE et FEU.

Le terme de principes actifs, dit le docteur Quincy, a été employé pour exprimer certaines divisions de la matière, qui par quelques modifications particulières sont actives, respectivement à d'autres, comme l'esprit, l'huile, et le sel, dont les parties sont plus propres au mouvement que celles de la terre et de l'eau : mais l'on voit assez combien ce terme est employé improprement. Voyez la Chimie Physique. (M)

ACTIF, (Médecine) nom que l'on donne aux remèdes ; dont l'action est prompte et vive, de même qu'à ceux dont l'action est grande et subite. Tels sont les émétiques, les purgatifs violents, les alexitaires, les cordiaux. Ces derniers méritent surtout le nom d'actif. (N)