S. f. (Grammaire) matière combustible qu'on place dans une lampe, au centre d'une chandelle ou d'un flambeau qu'on allume, qui brule et qui éclaire, abreuvée de l'huile, de la cire ou du suif qui l'environne. La meche se fait ou de coton, ou de filasse, ou d'alun de plume ou même d'amiante, etc.

MECHE DE MAT, (Marine) cela se dit du tronc de chaque pièce de bois, depuis son pied jusqu'à la hune.

MECHE DE GOUVERNAIL, (Marine) c'est la première pièce de bois qui en fait le corps.

MECHE D'UNE CORDE, (Marine) c'est le touron de fil de carret qu'on met au milieu des autres tourons pour rendre la corde ronde.

MECHE, (Art militaire) c'est un bout de corde allumée qui sert pour mettre le feu au canon, aux artifices, etc. on s'en sert aussi pour mettre le feu aux brulots. La meche se fait de vieux cordages battus, que l'on fait bouillir avec du soufre et du salpêtre, et qu'on remet en corde grossière après l'avoir fait sécher.

On compte 50 livres de meche par mois pour l'entretien des meches et bâtons à meche dans un vaisseau, et on compte que chaque livre de meche doit bruler trois fois vingt-quatre heures.

MECHE, s. f. (Art militaire) c'est dans l'art militaire une manière de corde, faite d'étoupes de lin ou d'étoupes de chanvre, filée à trois cordons, chaque cordon recouvert de pur chanvre séparément. Son usage est, quand elle est une fois allumée, d'entretenir longtemps le feu pour le communiquer ou aux canons ou aux mortiers par l'amorce de poudre qui se met à la lumière ou au bassinet d'un mousquet.

MECHE, outil d'Arquebusier. C'est une baguette de fer ronde de la grosseur d'un demi-pouce, longue de quatre pieds et demi, et faite en gouge par embas, et tranchante des deux côtés. Le haut est carré et un peu plus gros pour mettre dans le vilebrequin ; les Arquebusiers s'en servent pour percer le trou qui est en-dessous et dedans la crosse du fusil, où s'enfonce le bout de la baguette par em-bas ; ils se servent aussi de meches plus courtes, mais faites de la même façon. Voyez les Pl.

MECHE, terme de corderie ; ce sont des brins de chanvre qui se trouvent au centre d'un fil, qui ne sont presque point tortillés, et autour desquels les autres se roulent. C'est un défaut considérable dans un fil que d'avoir une meche.

MECHE D'UNE CORDE, (Corderie) est un toron que l'on met dans l'axe des cordes qui ont plus de trois torons, et autour duquel les autres se roulent.

Les Cordiers n'ont point de règle certaine pour déterminer la grosseur que doit avoir la meche qu'ils placent dans l'axe de leurs cordages ; ils suivent pour l'ordinaire l'ancien usage qu'ils tiennent de leurs maîtres. M. Duhamel enseigne dans son Traité de la corderie, que dans les aussières à quatre torons la meche doit être la sixième partie d'un toron ; et que dans celles de six torons la meche doit être égale à un toron entier.

Il ne suffit pas de savoir la grosseur qu'on doit donner aux meches, il faut encore savoir placer la meche. Pour cela, on fait passer cette meche par un trou de tarière, qui traverse l'axe du toupin, et on l'arrête seulement par un de ses bouts à l'extrémité de la grande manivelle du carré, de façon qu'elle soit placée entre les torons qui doivent l'envelopper. Moyennant cette précaution, la meche se place toujours dans l'axe de l'aussière, et à mesure que le toupin avance vers le chantier, elle coule dans le trou qui la traverse, comme les torons coulent dans les rainures qui sont à la circonférence du toupin.

Il y a des cordiers qui, pour mieux rassembler les fils des meches les commettent, et en font une véritable aussière à deux ou trois torons. Mais M. Duhamel prétend, dans son art de la corderie, qu'il est beaucoup mieux de ne point commettre les meches, et qu'il suffit de les tordre en même temps, et dans le même sens que les torons. Voyez l'article CORDERIE.

MECHE, terme de perruquier ; c'est ainsi que ces ouvriers appellent une petite pincée de cheveux qu'ils prennent à la fois lorsqu'ils font une coupe de cheveux. On coupe les cheveux par meches, afin qu'ils soient plus égaux par la tête, et qu'ainsi il y ait moins de déchet. Voyez CHEVEUX.

MECHE, (Vénerie) on fait sortir les renards de leurs terriers avec des meches, et voici comme on s'y prend ; on prend des bouts de meche de coton, grosse comme le petit doigt, qu'on trempe, et qu'on laisse imbiber dans de l'huîle de soufre, et qu'on roule ensuite dans du soufre fondu, où l'on a mêlé du verre pilé, qui en rougissant fait bruler mieux le soufre ; avant qu'ils soient refroidis, on les roule dans l'orpin en poudre, autrement dit arsenic jaune, puis on fait une pâte liquide de vinaigre très-fort avec de la poudre à canon, on trempe les meches dedans pour y faire un enduit de cette composition, ensuite on met tremper des vieux linges pendant un jour dans de l'urine d'homme, gardée depuis longtemps, on en enveloppe chaque meche ; quand on veut s'en servir on l'allume, et on l'enfonce dans les terriers, et la composition et le linge tout se brule ensemble ; on laisse les trous du terrier sur lesquels le vent frappe débouchés, pour que le vent refoule dans les terriers la fumée que la meche produit ; on bouche tous les trous au-dessous du vent, à l'exception de celui par où on met la meche, qui doit être aussi au-dessous du vent ; il n'y a rien dans le terrier qui résiste à cette meche, les renards sortent, et on les prend avec des panneaux ; lorsqu'on veut les chasser avec des chiens courants, on fait fumer les terriers la veille ; car ils ne rentrent pas de longtemps dans les terriers fumés.