v. act. (Grammaire) ce verbe a plusieurs acceptions différentes. Quelquefois il signifie rapprocher des choses entr'elles sous un moindre volume, ou les tenir fortement appliquées à d'autres, soit par la force seule du corps, soit avec cette force aidée d'un instrument ; et l'on dit en ce sens presser une étoffe, presser du papier, presser des fruits. On était fort pressé au spectacle ; presser ses raisonnements, presser son style, etc. D'autres fois il signifie accélérer, hâter ; vous êtes bien pressé ; vous ne vous pressez jamais d'obliger : ou dans un sens à-peu-près semblable, laisser peu de temps pour agir ; il est pressé par l'ennemi, par le besoin, par le mal, par la douleur.

Ajoutez que ce mot a autant d'acceptions différentes que celui de presse, dont il marque l'usage. Voyez l'article PRESSE.

PRESSER, en terme de Cornetier, se dit de l'action d'aplatir les galins qui ont déjà été étendus ; cela s'opère par le moyen d'une presse à vis, ou d'une presse à coins. Voyez PRESSE A VIS, PRESSE A COINS.

PRESSER A MORT, (Jurisprudence) terme de droit usité en Angleterre, où il signifie faire souffrir à un criminel une sorte de torture qu'on appelle peine forte et dure. Voyez PEINE.

PRESSER, en terme de Commerce de mer, signifie obliger ou contraindre les équipages des bâtiments marchands à servir sur les vaisseaux de guerre. Cette manière de parler n'est guère usitée qu'en Hollande et en Angleterre. En France, on dit ordinairement fermer les ports ; quelques-uns disent mettre un embargo. Dict. du Comm.

PRESSER, (Marine) c'est contraindre les mariniers à servir sur les navires de guerre. Les commissaires qui pressent, s'appellent pres-meesters ; cette façon de parler est anglaise. On dit en France, fermer les ports, et quelques-uns disent mettre un embargo.

Presser, c'est arrimer des laines et autres telles marchandises avec des presses. Quelques hollandais les arriment avec de grosses pièces de bois qu'ils roulent dessus, ou qui sont attachées à un palan qui tient à une grosse boucle qui est sur le pont, et qui enlève la pierre ou le billot, et le laisse tomber de haut en bas, à-peu-près comme fait la sonnette sur le pilotis ; et cela s'appelle traaven ou denivel-jaagen, et les bois qu'on roule s'appellent sceer-hontenen anglais.

PRESSER, en terme de Batteur d'or, c'est l'action de serrer sous une presse, voyez PRESSE, les outils pour les sécher entièrement. On les enferme entre deux ais de bois parce que le feu ferait retirer le velin ou le boyau. Il faut presser les outils toutes les fois qu'on veut s'en servir.

PRESSER SON CHEVAL, en termes de Manège, c'est lui faire augmenter la vitesse de son allure, ou l'empêcher de la diminuer lorsqu'il la ralentit. Voyez ALLURE. Presser la veine, mal que le maréchal fait à un cheval en le ferrant.

PRESSER, (terme de Tailleur) ils disent presser les coutures, pour signifier passer le carreau sur les coutures.