S. m. (Grammaire) Celui qui a embrassé le parti de quelqu'un ou de quelque chose : il y eut un temps où l'on pensa traiter ici les partisans de la musique italienne comme des criminels d'état. Chaque auteur a ses partisans. Je suis grand partisan des anciens ; mais cela n'empêche pas de rendre justice aux modernes, et je ne brule point la Jérusalem délivrée aux pieds de la statue de Virgile, ni la Henriade aux pieds de la statue d'Homère.

PARTISAN, s. m. c'est dans la guerre, un officier qui commande un détachement de troupes pour la petite guerre. Voyez PARTI, GUERRE et PETITE GUERRE.

Un partisan intelligent et entendu dans la guerre, produit de grands avantages à l'armée ; il en éloigne les partis ennemis : il instruit le général de toutes les démarches de son adversaire ; il sert à étendre les contributions, à gêner et à harceler l'ennemi dans tous ses mouvements. Il faut de grands talents pour bien s'acquitter de cette fonction, et surtout savoir suppléer par l'art et la ruse à la force ; en un mot, comme le dit sur ce sujet un auteur du mêtier, " il faut beaucoup de pénétration et d'intelligence pour saisir le nœud et la difficulté d'une entreprise ; de la prudence et de la justesse dans le choix des moyens propres à l'exécution ; du secret et de la circonspection dans la conduite ; de la grandeur d'ame et de l'intrépidité à la vue du péril ; enfin une présence d'esprit en toute rencontre, jusques dans le feu de l'action même. (Q)

PARTISAN, (Finance) on peut définir les partisans, des hommes qui bâtissent si vite leur fortune aux dépens du public, qu'on en voit le faite aussi-tôt que les fondements. Ce sont ces pâtres qui habitent les sables voisins du Palmyre, et qui devenus riches par des traités avec l'état, achetent du plus pur sang des peuples, des maisons royales pour les embellir encore et les rendre plus superbes. Ces gens-là, dit un écrivain célèbre, exigeraient des droits de tous ceux qui boivent de l'eau de la rivière ou qui marchent sur la terre ferme. Ils trafiqueraient des Arts et des sciences, et mettraient en partis jusqu'à l'harmonie.

La ressource utîle pour un temps très-court, mais dangereuse pour toujours (j'entends celle de vendre les revenus de l'état à des partisans qui avancent de l'argent) est une invention que Catherine de Médicis apporta d'Italie, et qui peut contribuer plus qu'aucune autre aux malheurs de ce beau royaume. Les gros gains que font les partisans, en achetant du prince les subsides qu'il impose, sont nuisibles au monarque et au peuple ; ces gens-là sont également prêteurs et cautions ; en sorte qu'ils fournissent toujours la majeure partie des fonds, et le profit de leurs avances sert encore à grossir la masse de leurs biens : l'argent cherche l'argent, et chacun conçoit que les partisans possédant des capitaux immenses gagnés dans le cours d'un petit nombre d'années ; ils sont en état d'acquérir les papiers les plus avantageux, d'en faire un monopole ; enfin d'ajouter chaque jour quelque nouveau degré à leur fortune et à leurs dépenses. (D.J.)