Gouvernement

pl. n. (Chancellerie) mot latin qui se met sur les lettres par les référendaires lorsqu'elles sont rejetées, parce qu'elles sont mal dressées, ou qu'elles contiennent des choses contraires aux ordonnances. Trévoux. (D.J.)
S. f. (Histoire de la Chancellerie française) c'est le lieu où sont déposés tous les actes expédiés par les secrétaires d'état, comme brevets, dépêches, lettres de cachet, traités d'alliance, de paix et de commerce ; traités de mariage des rois et des princes, arrêts du conseil d'en-haut, et généralement toutes les minutes des affaires importantes de l'état. (D.J.)
S. m. SÉDITION, s. f. (Grammaire, Gouvernement) la sédition est un trouble, une division, une émotion, une révolte, bien ou mal fondée dans un gouvernement.

On donne en général le nom de sédition, à toutes les grandes assemblées qui se font sans la permission des magistrats, ou contre l'autorité des magistrats, ou de ceux qui s'attribuent cette autorité. Athalie et Jézabel étaient bien plus près de crier à la trahison que David ; et nous n'en citerons point d'autres exemples.

Il serait inutîle de chercher un gouvernement dont la constitution soit telle, qu'on puisse s'assurer qu'il ne sera point exposé à des séditions, des troubles et des guerres civiles. Quelque grands que soient ces malheurs, la félicité opposée nous est refusée dans cette vie, et nous n'en jouirons que dans l'autre.

(Gouvernement) on peut la définir avec Puffendorf, le droit de commander en dernier ressort dans la société civile, que les membres de cette société ont déferé à une seule ou à plusieurs personnes, pour y maintenir l'ordre au-dedans, et la défense au-dehors, et en général pour se procurer sous cette protection un véritable bonheur, et surtout l'exercice assuré de leur liberté.

Je dis d'abord que la souveraineté est le droit de commander en dernier ressort dans la société, pour faire comprendre que la nature de la souveraineté consiste principalement en deux choses ; la première dans le droit de commander aux membres de la société, c'est-à-dire de diriger leurs actions avec empire ou pouvoir de contraindre ; la seconde est que ce droit doit être en dernier ressort, de telle sorte que tous les particuliers soient obligés de s'y soumettre, sans qu'aucun puisse lui résister : autrement si cette autorité n'était pas supérieure, elle ne pourrait pas procurer à la société l'ordre et la sûreté qui sont les fins pour lesquelles elle a été établie.

adj. et subst. (Gouvernement) ce mot depuis quelque temps s'emploie pour désigner dans tous les états et dans toutes les professions, quelqu'un qui est subordonné aux ordres d'un supérieur. Partout les subalternes sont chargés de la besogne qui demande le moins de génie et le moins de talents. Ainsi se trompent les ministres d'état qui se persuadent qu'avec du zèle, des notions générales, et le secours des subalternes, ils parviendront aisément à remplir l'objet de leur ministère. Le secours des subalternes, quelque grand qu'il sait, ne produit ni la réunion des vues, ni l'harmonie d'opération, qui fait la force d'une administration active, habîle et éclairée. Ce secours même peut devenir dangereux, dès que les subalternes le sentent absolument nécessaire à leurs maîtres. La réalité du pouvoir ne tarde pas à passer dans leurs mains. Ils inspirent eux-mêmes les ordres dont on leur commet l'exécution, et le chef se trouve par amour propre obligé de les justifier, et de les soutenir. (D.J.)