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Catégorie parente: Morale
Catégorie : Droit naturel
(Droit naturel) On entend par état moral en général, toute situation où l'homme se rencontre par rapport aux êtres qui l'environnent, avec les relations qui en dépendent.

L'on peut ranger tous les états moraux de la nature humaine sous deux classes générales ; les uns sont des états primitifs ; et les autres, des états accessoires.

Les états primitifs sont ceux où l'homme se trouve placé par le souverain maître du monde, et indépendamment d'aucun événement ou fait humain.

Tel est, premièrement, l'état de sa dépendance par rapport à Dieu ; car pour peu que l'homme fasse usage de ses facultés, et qu'il s'étudie lui-même, il reconnait que c'est de ce premier être qu'il tient la vie, la raison, et tous les avantages qui les accompagnent ; et qu'en tout cela il éprouve sensiblement les effets de la puissance et de la bonté du Créateur.

Un autre état primitif des hommes, c'est celui ou ils sont les uns à l'égard des autres. Ils ont tous une nature commune, mêmes facultés, mêmes besoins, mêmes désirs. Ils ne sauraient se passer les uns des autres, et ce n'est que par des secours mutuels qu'ils peuvent se procurer une vie agréable et tranquille : aussi remarque-t-on en eux une inclination naturelle qui les rapproche pour former un commerce de services, d'où procedent le bien commun de tous, et l'avantage particulier de chacun.

Mais l'homme étant par sa nature un être libre, il faut apporter de grandes modifications à son état primitif, et donner par divers établissements, comme une nouvelle face à la vie humaine : de-là naissent les états accessoires, qui sont proprement l'ouvrage de l'homme. Voyez ETAT ACCESSOIRE.

Nous remarquerons seulement ici qu'il y a cette différence entre l'état primitif et l'état accessoire, que le premier étant comme attaché à la nature de l'homme et à sa constitution, est par cela même commun à tous les hommes. Il n'en est pas ainsi des états accessoires, qui supposant un fait humain, ne sauraient convenir à tous les hommes indifféremment, mais seulement à ceux d'entr'eux qui en jouissent, ou qui se les sont procurés.

Ajoutons que plusieurs de ces états accessoires ; pourvu qu'ils n'aient rien d'incompatible, peuvent se trouver combinés et réunis dans la même personne ; ainsi l'on peut être tout-à-la-fais père de famille, juge, magistrat, etc.

Telles sont les idées que l'on doit se faire des divers états moraux de l'homme, et c'est de-là que résulte le système total de l'humanité. Ce sont comme autant de roues d'une machine, qui combinées ensemble et habilement ménagées, conspirent au même but ; mais qui au contraire étant mal conduites et mal dirigées, se heurtent et s'entre-détruisent. Article de M(D.J.)






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