S. m. (Jurisprudence et Histoire ancienne) culvertagium, nom que l'on donnait anciennement à une servitude très-ignominieuse, dont l'étymologie et la signification ne sont pas bien connus. On croit que ce terme signifiait la confiscation du fief du vassal. On appelait cuverts certains serfs de main-morte, dont il est parlé dans l'ancienne coutume d'Anjou glosée ; il y a un titre de homme étrange et cuvert. Il y est dit que si un gentilhomme a cuvert en sa terre ; ce que l'on explique par le terme de serf. On appuie cette explication d'un passage de Matthieu Paris sous l'an 1212, qui porte que le Roi ordonna à tous ceux qui étaient capables de porter les armes, de se trouver avec des chevaux, sous peine de culvertage, sub nomine culvertagii et perpetuae servitutis ; que chacun ne craignait rien tant, nihil magis quàm opprobrium culvertagii metuentes. Matthieu de Westmunster dit la même chose sous l'an 1213. Voyez Guillaume Prynnenn, in libert. Angl. tome II. p. 269. Quelques-uns prétendent que ce terme culvert vient de collibertus, qui signifie celui qui a été affranchi avec un autre esclave par un même seigneur ou patron. M. de Laurière en sa note seconde sur le chap. xcvj. des établissements de saint Louis, rapporte cette étymologie : d'autres la tirent du latin culum vertère, c'est-à-dire tourner le cul, prendre la fuite. Le glossaire de Ducange rejette cette étymologie, comme étant sans fondement. L'auteur convient que la signification de ce terme est incertaine, et presqu'inconnue aux plus habiles grammairiens des langues française et anglaise : il fait seulement entendre que ce culvertage était une servitude très-ignominieuse ; et que s'il est permis de hasarder des conjectures, on peut présumer que ce terme culvertage signifiait confiscation de fiefs, ce qui parait appuyé sur la coutume de Sole, tit. Xe art. 8. où il est dit couvrir le feu du vassal, pour confisquer son fief. (A)