S. f. (Jurisprudence) dans sa juste signification veut dire, mère ville ou ville principale d'une province. Mais en matière ecclésiastique, on entend par métropole une église archiépiscopale ; on donne aussi le titre de métropole à la ville où cette Eglise est située, parce qu'elle est la capitale d'une province ecclésiastique.

Usserius et de Marca prétendent, que la distinction des métropoles d'avec les autres églises est de l'institution des Apôtres ; mais il est certain que son origine ne remonte qu'au troisième siècle, elle fut confirmée par le concîle de Nicée, on prit modèle sur le gouvernement civil : l'empire romain ayant été divisé en plusieurs provinces, qui avaient chacune leur métropole, on donna le nom et l'autorité de métropolitain aux évêques des villes capitales de chaque province, tellement que dans la contestation entre l'évêque d'Arles et l'évêque de Vienne, qui se prétendaient respectivement métropolitains de la province de Vienne, le concîle de Turin décida, que ce titre appartenait à celui dont la ville serait prouvée être la métropole civile.

Comme le prefet des Gaules résidait à Tours, à Treves, à Vienne, à Lyon ou à Arles, il leur communiquait aussi tour-à-tour le rang et la dignité de métropole. Cependant tous les évêques des Gaules étaient égaux entr'eux, il n'y avait de distinction que celle de l'ancienneté. Les choses restèrent sur ce pied jusqu'au cinquième siècle, et ce fut alors que s'éleva la contestation dont on a parlé.

Dans les provinces d'Afrique, excepté celles dont Carthage était la métropole, le lieu où résidait l'évêque le plus âgé, devenait la métropole ecclésiastique.

En Asie, il y avait des métropoles de nom seulement, c'est-à-dire, sans suffragans ni aucun droit de métropolitain ; telle était la situation des évêques de Nicée, de Chalcedoine et de Beryte, qui avaient la préséance sur les autres évêques et le titre de métropolitain, quoiqu'ils fussent eux-mêmes soumis à leurs métropolitains.

On voit par-là que l'établissement des métropoles est de droit positif et qu'il dépend indirectement des souverains, aussi comme plusieurs évêques obtenaient par l'ambition, des rescrits des empereurs, qui donnaient à leur ville le titre imaginaire de métropole, sans qu'il se fit aucun changement ni démembrement de province : le concîle de Chalcédoine dans le canon XII. voulut empêcher cet abus qui causait de la confusion dans la police de l'Eglise. Voyez l'hist. des métropoles, par le P. Cantel, et ci-après METROPOLITAIN. (A)