S. m. (Science des Mœurs) auteur sur la morale, voyez MORALE. Nous n'avons guère parmi les modernes que Grotius, Puffendorf, Barbeyrac, Tillotson, Wollaston, Cumberland, Nicole et la Placette, qui aient traité cette science d'après des principes lumineux. La plupart des autres moralistes ressemblent à un maître d'écriture, qui donnerait de beaux modèles, sans enseigner à tenir et à conduire la plume pour tracer des lettres. D'autres moralistes ont puisé leurs idées de morale, tantôt dans le délire de l'imagination, tantôt dans des maximes contraires à l'état de la nature humaine. Plusieurs enfin ne se sont attachés qu'à faire des portraits finement touchés, laissant à l'écart la méthode et les principes qui constituent la partie capitale de la morale. C'est que les écrivains de ce caractère veulent être gens d'esprit, et songent moins à éclairer qu'à éblouir. Vain amour d'une futîle gloire ! qui fait perdre à un auteur l'unique but qu'il devrait se proposer, celui d'être utile. Mais il vaut mieux bien exercer le métier de manœuvre, que de mal jouer le rôle d'architecte. (D.J.)